A la faveur de la visite de la chancelière allemande dans la région, les chefs d’Etat de la zone sahélienne ont souhaité, le 1er mai, que Berlin appelle les pays européens à consentir davantage d’efforts pour ramener la paix à Tripoli et aider les Etats membres de la force conjointe dans la lutte contre les djihadistes.
« Si la question libyenne n’est pas réglée, tous nos efforts dans le cadre du G5 Sahel seront vains », a déclaré, à Ouagadougou, le chef de l’État burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. Il a estimé que l’action de l’Allemagne s’avère urgente pour éviter que le chaos libyen ne puisse se poursuivre.
« Nous avons pensé qu’il était important qu’elle use de son leadership aussi bien en Europe que dans plusieurs institutions pour faire un plaidoyer en faveur du G5 Sahel sur l’ensemble de ces questions qui nous préoccupent », a expliqué le président du Burkina Faso.
Roch Marc Christian Kaboré a, par ailleurs, déploré le fait que les Occidentaux n’avaient pas écouté l’Afrique au sujet de la situation en Libye. « Nous avons demandé aux grandes nations de prendre leurs responsabilités pour régler la question de la Libye, a-t-il expliqué. Il est clair que la vision africaine - qui était (...) de rechercher les voies internes - a été balayée du revers de la main (...) La solution qui a été choisie était de faire partir Mouammar Kadhafi et ce départ a amené aujourd’hui une dislocation du pays en plusieurs sous-groupes avec des équipements militaires qui sont énormes et qui inondent notre sous-région ». Ajoutant: « L’Europe doit avoir une position commune (...) de manière à ce que nous puissions trouver une solution définitive qui permette de geler l’approvisionnement des groupes terroristes à travers la Libye ».
Répondant à la préoccupation des chefs d’Etat du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad), la chancelière allemande a assuré partager leur avis sur la Libye.
« Les terroristes agissent rapidement, c’est pourquoi nous devons agir davantage rapidement pour ne pas être vaincus et j’y souscris. Si le chaos prend le dessus - c’est ce que nous tenons à éviter -, cela aura un impact dans d’autres domaines. Il est primordial qu’on trouve une solution politique au problème libyen, car la Libye reste toujours le terreau de nouvelles menaces terroristes », a indiqué la chancelière allemande.
Angela Merkel a, en outre, promis aux dirigeants de la zone de porter leurs messages, afin que les engagements pris soient respectés. Evoquant la question de l’aide de l’Allemagne à la force régionale, elle a souligné que son pays avait déjà versé sa contribution de soixante millions d’euros.
Le G5 Sahel a été créé pour donner une réponse militaire conjointe et coordonnée aux attaques djihadistes récurrentes au Sahel, mais cette force n’est toujours pas opérationnelle malgré les promesses faites par les pays européens et d’autres partenaires.