Le Conseil s’est prononcé, le 30 avril, sur la question du Sahara, et « salue les mesures et les initiatives prises par le Maroc, et le rôle joué par les commissions du Conseil national des droits de l’Homme opérant à Dakhla et Laâyoune, ainsi que l’interaction du Maroc avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies ».
Au terme de la réunion, il en résulte une résolution qui renouvelle de six mois le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Par ailleurs, le Conseil de sécurité fait état de sa « profonde inquiétude » vis-à-vis des « souffrances continues » de la population des camps de Tindouf, en Algérie, ainsi que « leur dépendance de l’aide humanitaire extérieure ».
La résolution a ainsi réitéré la demande du Conseil de sécurité quant à l’enregistrement et au recensement de la population des camps de Tindouf, en insistant pour que des « efforts soient réalisés dans ce sens ».
Le Conseil de sécurité a exprimé sa « préoccupation » des violations par le Front Polisario des accords militaires au Sahara, tout en sommant le mouvement séparatiste à respecter « pleinement » ses engagements pris à cet égard, auprès de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Horst Köhler.
Il a, en outre, rappelé « l’importance du plein respect de ces engagements afin de maintenir l’élan du processus politique » relatif à la question du Sahara, tout en prenant note des « engagements fournis par le Polisario » à Horst Köhler.
La résolution 2468 consacre, une nouvelle fois, l’Algérie en tant que partie principale au processus visant à trouver « une solution politique, réaliste, pratique et durable » à la question du Sahara qui soit « basée sur le compromis ». Le texte exprime le « soutien total » du Conseil de sécurité aux efforts en cours du secrétaire général et de son envoyé personnel visant à « maintenir le processus renouvelé des négociations afin d’aboutir à une solution à la question du Sahara ».
L’organe exécutif des Nations unies note, à cet égard, l’intention de l’envoyé personnel, Horst Köhler, d’inviter le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario à une nouvelle rencontre similaire aux deux tables rondes tenues à Genève. Le texte appelle, dans ce cadre, à faire montre de volonté politique et à travailler dans une atmosphère propice au dialogue dans le but de faire avancer les négociations, assurant ainsi la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007 et le succès des pourparlers.
Les premières réactions…
Le Maroc, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a réagi promptement à l’adoption d’une nouvelle résolution sur le Sahara occidental, en soulignant son importance « particulière ». Selon lui, cette résolution « recèle une évolution qualitative, contient des éléments structurants pour le processus politique et précise les paramètres de la solution définitive à ce différend régional ».
Devant la presse, il a indiqué que « le Conseil de sécurité identifie nommément les parties au différend régional sur le Sahara marocain », précisant que « pour la première fois depuis 1975, le Conseil de sécurité mentionne cinq fois l’Algérie dans cette résolution ».
« Le Conseil de sécurité confirme clairement les contours de la solution, notant que celle-ci doit être, selon le paragraphe 2 du dispositif de la résolution 2468, politique, réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis », a poursuivi le ministre. Le Royaume du Maroc, a-t-il conclu, « réitère sa disposition à parvenir à une solution de compromis dans le cadre de son initiative d’autonomie ». Il a formé le souhait que « le processus en cours puisse générer une dynamique réelle, se départir des rhétoriques et éviter que les réunions deviennent une fin en soi ».
Pour sa part, le Front Polisario a fini par réagir à l’adoption de cette résolution. Dans un communiqué diffusé depuis New York, il pointe « l’échec du Conseil de sécurité à condamner les actions déstabilisatrices du Maroc qui ne fait qu’encourager la puissance occupante marocaine à persister dans son intransigeance et à saper un processus politique déjà fragile ».
« Nous avons déjà vu les effets néfastes du silence du Conseil de sécurité. Au cours des derniers mois, le Maroc a intensifié le rythme et l’ampleur des violations du cessez-le-feu et réprimé brutalement la population sahraouie vivant dans les territoires occupés », a-t-il déclaré.
Le mouvement est déçu que des expressions comme « réalisme et compromis » figurent dans le texte. En revanche, il salue l'entité, « réaffirme que la seule solution réalisable, réaliste et durable est celle qui accorde à notre peuple le droit inaliénable de décider de son propre destin de façon libre, démocratique et sans condition préalable ».
Le mouvement séparatiste regrette que « le Conseil de sécurité ait manqué une occasion notable de donner suite à son engagement de mettre fin au statu quo et d'exiger du Maroc de mettre fin à l’occupation illégale du Sahara occidental ».