Les ministres de l'Environnement du Groupe des sept grandes puissances(G7) ont signé une « charte de la biodiversité », à l’issue d’une réunion tenue, les 5 et 6 mai, à Metz, en France, avant la publication d'un rapport international alertant sur l'extinction massive d'espèces.
C'est dans le cadre de la présidence française du G7 que le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a reçu ses homologues allemand, britannique, américain, canadien, japonais et italien à Metz.
Au menu, le changement climatique et l'urgence écologique, avec un accent mis sur la biodiversité. Deux jours durant, les participants ont examiné des initiatives concrètes autour de la lutte contre les inégalités, la déforestation, les déchets plastiques ou encore la protection des récifs coralliens, et l'adoption d'une charte de la biodiversité.
La biodiversité est longtemps restée l'angle mort des rencontres internationales, jusqu'à présent consacrées davantage au climat. Mais ces dernières années, le sujet a pris un nouveau tournant suite à de nombreuses études menées par des scientifiques.
Les Etats parties s'alarment sur un déclin rapide de la diversité animale et végétale partout dans le monde. D'où l'enjeu de ce G7 et de la France qui est donc de transformer l'évaluation alarmiste des scientifiques en une action politique. Après l’élaboration d’un cadre d'action mondial, la charte de la biodiversité permettra de mettre en place des règles communes pour trouver des outils de financements en vue de protéger ces écosystèmes naturels. Elle engage donc les pays signataires à agir pour la protection des espèces animales et végétales, dans un contexte d’urgence climatique.
Le dernier rapport en date, particulièrement alarmant, est celui qu'a publié l'IPBES (plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), un groupe d'experts jouant un rôle équivalent à celui du Giec pour le climat.
« Un million d'espèces menacées »
Selon une ébauche de ce rapport, un million d'espèces animales et végétales sont menacées, dont une grande partie dans les décennies à venir, si l'humanité ne réagit pas rapidement.
« C’est la dixième fois depuis moins d’un an que la science nous prouve l’impact grandissant des activités humaines sur les changements climatiques et sur la biodiversité », rappelle Lucile Dufour, responsable des politiques internationales au Réseau action climat, qui a participé aux réunions, avant de poursuivre : « Or, les pays du G7 sont responsables de 20% des émissions de CO2 dans le monde. On avait vraiment besoin que ces pays-là, et donc les ministres de l’Environnement qui les représentent, prennent la responsabilité de répondre à la crise climatique, la crise de la biodiversité que l’on voit actuellement, et prennent les devants pour accélérer leur action ».
« Nous nous accorderons sur les meilleurs moyens pour rehausser la place accordée à la biodiversité sur la scène internationale et pour aboutir à un résultat ambitieux à la COP 15 (sur la biodiversité, qui aura lieu l'an prochain en Chine-ndlr) », a déclaré le ministre français de la Transition écologique, en préambule du G7 de l'environnement. « Nous voulons que la question de la biodiversité soit, au niveau international, de même importance que l'enjeu du climat », a-t-il dit, par la suite, à la presse.
Au-delà, la France « devra manier les négociations de telle sorte à obtenir des engagements concrets et solides en 2019 », juge Greenpeace dans un communiqué, en insistant, par ailleurs, sur le bilan à ses yeux « très décevant » des deux premières années de mandat d'Emmanuel Macron en matière d'environnement.
Le point d'orgue de la présidence française du G7 sera la tenue du sommet de Biarritz fin août. En 2020, la présidence tournante sera assurée par les États-Unis.