Sahel : Antonio Guterres réclame un soutien accru de l’ONU à la force anti-djihadiste

Mercredi, Mai 8, 2019 - 12:00

Dans un rapport remis en début de semaine au Conseil de sécurité, le secrétaire général appelle à l’appui du G5 Sahel et exprime sa « profonde préoccupation devant la détérioration de la situation sécuritaire » au Mali ainsi que dans la région sahélienne.

Estimant que la force multinationale formée de troupes du Niger, du Mali, de Mauritanie, du Tchad et du Burkina Faso, « ne peut pas seule sécuriser le Sahel », Antonio Guterres insiste sur la nécessité de donner plus de moyens à son commandement. « Une pleine opérationnalisation de la Force conjointe G5-Sahel ne sera possible que si elle reçoit un soutien constant et prévisible », souligne-t-il. « Je recommande au Conseil de sécurité d’étudier la possibilité d’apporter un tel soutien à tous les bataillons opérant dans le cadre de la Force conjointe sous la condition que cette dernière ou d’autres partenaires prennent la responsabilité de l’acheminement de l’aide dans leurs zones d’opérations », indique Antonio Guterres dans son rapport, en évoquant implicitement les autres pays membres du G5-Sahel. Une recommandation qui fait suite à une demande, ces derniers mois, des pays membres du G5-Sahel.

Par son appel, le chef de l’ONU réclame à nouveau, malgré l’opposition de longue date des Etats-Unis sur ce sujet, que le G5-Sahel bénéficie de ressources financières de l’ONU et d’un mandat placé sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies prévoyant le recours à la force. « Même si un tel mandat ne garantit pas un financement automatique » des Nations unies, « il donnera à la Force conjointe une légitimité politique supplémentaire que cette initiative importante mérite », affirme le secrétaire général.

Antonio Guterres rappelle, en outre, l’accord technique conclu entre l’ONU et le G5-Sahel. Le texte prévoit un soutien logistique (aide à la construction de camps, fourniture de carburants, d’alimentation, soutien médical) de l’Organisation à la nouvelle force (environ cinq mille militaires des cinq pays fondateurs) lancée formellement en juillet 2017. Il relève que l’accord technique ne prévoit jusqu’à présent qu’un soutien de la mission de l’ONU au Mali aux troupes du G5-Sahel présentes dans ce pays.

En sa qualité de premier contributeur financier à l’ONU, Washington, qui cherche à réduire les dépenses de l’Organisation, s’oppose toujours au soutien accru de la force conjointe pour la simple raison qu’il préfère se focaliser sur son aide bilatérale aux pays du Sahel.

Le G5 Sahel a été créé pour donner une réponse militaire conjointe et coordonnée aux attaques djihadistes récurrentes au Sahel, mais cette force n’est toujours pas opérationnelle malgré les promesses faites par les pays européens et d’autres partenaires.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula
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