Emmanuel Macron a encouragé un cessez-le-feu sans conditions, lors d’une rencontre le 8 mai à l’Elysée avec Fayez el-Sarraj, chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA).
Après l’offensive lancée début avril par le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est du pays, le président français a proposé une « délimitation de la ligne de cessez-le-feu, sous supervision internationale, pour définir le cadre précis », a précisé le palais présidentiel.
Fayez el-Sarraj et le GNA ont jusque-là rejeté tout accord de cessez-le-feu avant le retrait des troupes de Haftar vers les positions qu'elles occupaient avant l'attaque, dans l'est et le sud du pays. Le Premier ministre libyen estime qu’en lançant son offensive sur Tripoli, « le maréchal Haftar a mis fin à tout espoir d’accord politique ».
Sur cette lancée, ce responsable dit toute sa réticence à s’asseoir de nouveau autour d’une table de négociations, avec Khalifa Haftar. Il préconise plutôt d’identifier « une élite intellectuelle » pouvant représenter l’est du pays. Au cours de l’entretien, Emmanuel Macron « a réaffirmé le soutien de la France au GNA, avec lequel la France poursuivra sa coopération », indique l'Elysée dans un communiqué.
Le gouvernement de Fayez el-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, avait récemment accusé la France de soutenir le maréchal Haftar dans son offensive contre Tripoli. Qualifiée de « positive » par le chef du GNA, la rencontre à l'Elysée, visait notamment à s'expliquer sur ces critiques de Tripoli que Paris juge « inacceptables et infondées ».
Fayez el-Sarraj a invité la France à « prendre une position plus claire » à l'avenir. Les deux dirigeants sont convenus de l'importance d'élargir et d'approfondir le dialogue avec l'ensemble des composantes de la nation libyenne, à l'est, au sud et à l'ouest, y compris avec la société civile. Après Rome, Berlin et Paris, les responsables du GNA vont se rendre à Londres, dans l’espoir de multiplier les soutiens.