A Maiduguri, dans le nord-est du pays, huit cent quatre-vingt-quatorze enfants, dont cent six filles, ont été libérés des rangs d'une milice locale, la Force expéditionnaire civile commune (CJTF), dans le cadre de son engagement à mettre fin au recrutement et à l'utilisation d'enfants.
« Tout engagement en faveur des enfants qui va de pair avec une action est un pas dans la bonne direction pour la protection des droits de l'enfant et doit être reconnu et encouragé », a déclaré, le 10 mai, Mohamed Fall, représentant de l'Unicef au Nigeria et coprésident de l'Équipe spéciale pays des Nations unies pour la surveillance et la communication de l'information concernant les violations graves des droits de l'enfant.
Selon l’Unicef, les enfants du nord-est du Nigeria sont les plus durement touchés par ce conflit. Ils ont été tués, blessés, violés et enlevés. Plus de trois mille cinq cents d'entre eux ont été recrutés par des groupes armés dans des rôles de combattants, utilisés comme bombes humaines et abusés sexuellement. Cette participation au conflit a eu de graves répercussions sur leur bien-être physique et émotionnel.
Les enfants et les jeunes libérés vendredi vont bénéficier de programmes de réintégration pour les aider à retourner à la vie civile, à saisir de nouvelles opportunités pour leur propre développement et à contribuer à apporter une paix durable au Nigeria, en tant que citoyens productifs de leur pays.
Sans ce soutien, affirme l’agence onusienne, de nombreux enfants libérés des groupes armés luttent pour s'intégrer dans la vie civile, car la plupart ne sont pas instruits et n'ont pas de compétences professionnelles.
Les interventions communautaires de soutien à la réintégration, adaptées au genre et à l'âge, comprennent une évaluation initiale de leur bien-être, un soutien psychosocial, une éducation, une formation professionnelle, des apprentissages informels et des possibilités d'améliorer leurs moyens de subsistance.
Au moins neuf mille huit cents personnes, anciennement associées à des groupes armés ainsi que des enfants vulnérables dans les communautés, ont eu accès à ces services entre 2017 et 2018. « Nous ne pouvons pas abandonner la lutte pour les enfants, tant que les enfants sont encore affectés par les combats. Nous continuerons jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'enfants dans les rangs de tous les groupes armés au Nigeria », a déclaré Mohamed Fall.
Créée en 2013, dans le but de protéger les communautés contre les attaques du groupe extrémiste Boko Haram, la Force expéditionnaire civile commune (CJTF) est une milice locale qui aide les forces de sécurité nigérianes dans la lutte contre l'insurrection dans le nord-est du Nigeria.
En 2016, le CJTF avait été listé dans le rapport du secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés. Un an plus tard, cette milice a signé un plan d'action dans lequel elle s'est engagés à mettre en place des mesures pour mettre fin et prévenir le recrutement et l'utilisation d'enfants.
Depuis lors, mille sept cent vingt-sept enfants et jeunes ont été libérés. Il reste encore un peu plus de deux mille enfants qui doivent sortir des rangs du CJTF. Il n'y a toutefois pas eu de nouveau recrutement d'enfants par cette milice.