L’homme fort de l’est libyen a rencontré, le 16 mai, le Premier ministre italien, Giuseppe Conte. Rien n’avait filtré auparavant du passage du leader de la Cyrénaïque dans la capitale italienne, même si le chef du gouvernement avait déclaré, la semaine dernière, qu’il souhaitait rencontrer le responsable libyen.
« Cela a été une rencontre assez longue, un long échange d’informations. Je lui ai fait part de la position du gouvernement. Nous voulons un cessez-le-feu et nous considérons la voie politique comme l’unique solution », a déclaré Giuseppe Conte à la presse.
Après avoir reçu le Premier ministre du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, le 7 mai à Rome, le Premier ministre italien a songé discuter avec le maréchal Khalifa Haftar de la situation qui prévaut dans ce pays depuis l’offensive qu’il a lancée sur Tripoli, le 4 avril dernier.
Selon des médias italiens, l’homme fort de l’est libyen devait ensuite se rendre à Paris. Ce qui ne surprend guère puisque le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé, le 14 mai, que le président français, Emmanuel Macron, envisageait de le rencontrer.
L’entrevue entre les deux personnalités s’avère nécessaire pour tenter de trouver une solution durable à la crise libyenne, selon le ministre français des Affaires étrangères, qui s’exprimait devant l’Assemblée nationale. « La situation en Libye est très préoccupante parce que la feuille de route qui était proposée par les Nations unies (..) et qui avait failli trouver un aboutissement positif à Abou Dhabi (fin février) a été mise en échec à la fois par une initiative du maréchal Haftar et par une initiative, ou une non-initiative, du Premier ministre Sarraj », avait-t-il déclaré.
« C’est la raison pour laquelle le président de la République a souhaité rencontrer l’un et l’autre pour appuyer l’initiative des Nations unies », avait indiqué Jean-Yves Le Drian, ajoutant qu’il faut nécessairement « inciter très fortement l’ensemble des parties à prendre le chemin de la négociation, à faire immédiatement un cessez-le-feu et à aboutir à une solution politique ».
Le 8 mai, Emmanuel Macron avait reçu le Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj. A l’occasion, il avait « réaffirmé » le « soutien » de la France au chef du gouvernement libyen, qui accuse Paris de soutenir son rival Khalifa Haftar, et appelé à un cessez-le-feu « sans conditions ».
En proie à l’instabilité depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye a de nouveau basculé dans une spirale de violences avec le lancement d’une offensive militaire sur Tripoli, siège du GNA dirigé par Fayez al-Sarraj.
Khalifa Haftar a appelé récemment ses troupes à « infliger une leçon plus dure encore » aux forces du GNA qui défendent la capitale. Mais après plus d’un mois d’offensive de ses troupes pour s’emparer du contrôle de Tripoli, la situation semble dans l’impasse tant militaire que politique. Les forces fidèles au maréchal Khalifa Haftar, qui avaient pourtant fait une progression rapide, piétinent aux portes de la ville, barrées par les forces loyalistes. Des affrontements qui se déroulent quotidiennement dans la banlieue sud de la capitale ont déjà fait plusieurs centaines de morts.
L’Union européenne a condamné l’offensive menée par les forces du maréchal Haftar, la qualifiant de menace pour la sécurité internationale, et appelé à un cessez-le-feu immédiat dans le pays.