Salon Viva Tech 2019 : l’Afrique francophone était à l’honneur

Jeudi, Mai 23, 2019 - 22:20

Paris, la capitale française, a accueilli du 16 au 19 mai, l’un des plus grands rendez-vous mondiaux du numérique. Plusieurs start-up venues de la sous-région aficaine ont dignement représenté le continent pendant ce programme annuel.

Des services Mobile money pour les vendeurs jusqu’aux bus connectés, en passant par les plates-formes en ligne dédiées aux femmes enceintes, l'intelligence artificielle, la robotique et le tourisme numérique, les startuppers  africains du numérique ont enchaîné les présentations devant un parterre  d'investisseurs.

Venues du Bénin, du Rwanda, de la République démocratique du Congo ou  de l’Algérie, les star-up africaines ont presque les mêmes problèmes : une recette identique,  des difficultés identifiées semblables, une solution numérique ainsi qu’un business model toujours rassurants.

C’est le cas de Samba Sow qui a présenté Sudpay et séduit  les investisseurs réunis au salon VivaTech en trois minutes. Lancée en 2014,  la start-up sénégalaise Sudpay  propose aux collectivités locales un système de collecte numérique des impôts. Une idée redoutablement efficace pour remplir les caisses des municipalités. En tout cas, la croissance du continent se fera sans nul doute avec le numérique. « Nous n'avons pas le choix. L'Afrique se développera par le numérique, qui est le socle de l'émergence de nos pays », a assuré Macky Sall, le président sénégalais.

Plusieurs personnalités du numérique ont participé à cet événement dont Jack Ma, le fondateur d'Alibaba; Ken Hu, le vice-président de Huawei; Ginni Rometty, la PDG d'IBM; Yong Sohn, le président de Samsung; Mickey Mikitani, le PDG de Rakuten; Jimmy Wales, le fondateur de Wikipedia; mais aussi l'ex-sprinter Usain Bolt et sa trottinette du futur, ou encore la légende d'échecs Garry Kasparov devenu l'ambassadeur VIP d'Avast, étaient à Paris.

Du côté des politiques, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau; le président du Sénégal, Macky Sall; le président rwandais, Paul Kagame; et l'ancien président français, François Hollande, ont participé à la grand-messe du numérique. Emmanuel Macron, le président français, a pris part à la cérémonie d’ouverture. « L'Afrique n'exporte pas que de grands joueurs ou de grands musiciens, mais aussi des grands cerveaux et des ingénieurs», a ajouté Macky Sall.

Le Rwanda s'était  félicité des dix-neuf  millions de dollars levés en 2018 pour soutenir le secteur numérique. « Ce chiffre est le résultat de notre investissement dans les technologies. Aujourd'hui, il est simple de créer une entreprise au Rwanda. L'expansion de la fibre optique à travers le pays et la présence de structures comme KLab facilitent la création d'un environnement favorable », a souligné Soraya Hakuziyaremye, ministre rwandaise du Commerce et de l'industrie.

Les start-up africaines méritent un accompagnement considérable. En effet, selon un rapport publié par le fonds de capital-risque Partech Africa, celles-ci n’ont mobilisé que cinquante-quatre millions de dollars en 2018. Loin, très loin, de leurs consœurs anglophones. Les politiques nationales devraient ainsi aller dans le sens d'accompagner les start-up puisqu’elles contribuent souvent au développement des pays, en réduisant le chômage et en apportant la valeur ajoutée.

Sélectionnées et accompagnées pour la plupart par la Banque mondiale, Vinci Energies, Total, Sanofi et la Société générale, les start-up ont présenté leurs projets devant des investisseurs, au salon VivaTech. A l’image des petites ou moyennes entreprises d’Afrique anglophone qui excellent dans le domaine du numérique depuis plusieurs années, les jeunes pousses de l’Afrique francophone ne cessent d’émerger  grâce aux projets innovants. Notons qu’en trois jours, Viva Tech 2019 a accueilli près de neuf mille start-up et groupes internationaux, quatre cent cinquante intervenants, cent vingt-quatre mille visiteurs sur un espace de  quelques 56 000 m2.

Rude Ngoma
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Les start-up africaines méritent un accompagnement considérable
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