C'est désormais officiel. Huawei a présenté son système d'exploitation pour mobiles, lors d'une conférence tenue, le 9 août, en Chine.
Baptisé HarmonyOS, il pourrait remplacer, à terme, Android sur l'ensemble des smartphones de la marque. A cette occasion, Huawei a dévoilé son système d’exploitation. Connu jusqu'alors sous le nom de HongMeng, l'OS s'appelle finalement HarmonyOS.
Ce nom a été choisi pour montrer au monde entier que le constructeur Huawei cherche l'harmonie, plutôt que la discorde. L'arrivée de cet OS intervient alors que d'ici à novembre, Google devrait arrêter de fournir Android à Huawei sanctionné par les États-Unis.
A l'instar d'Android, HarmonyOS sera disponible en open source et pourra être utilisé sur n'importe quelle marque de smartphone. L'OS qui était prévu pour animer les objets connectés (IoT) sera en réalité un système d'exploitation unifié. Il fonctionnera pour les smartphones, les montres, les enceintes ainsi les TV connectées. Le constructeur chinois a annoncé qu'il souhaite conserver son partenariat avec Android. Mais si les sanctions des Etats-Unis à son encontre se maintenaient, Huawei a fait savoir qu'il serait contraint de déployer HarmonyOS sur l'ensemble de ses mobiles. Contrairement à Android, l'OS ne repose pas sur un noyau Linux, mais sur un micro-kernel inédit. Avec cette base, l'OS devrait consommer moins de mémoire vive qu'Android, selon Huawei.
Concernant la problématique des applications, Huawei rassure, l'OS sera compatible avec l'ensemble des applications en Java, JavaScript HTML5, C et C++, ou encore Kotlin. Il précise que les applications Android seront également supportées. Seulement, il ne sera pas possible de passer par le Play Store pour les installer. Dans un premier temps HarmonyOS devrait faire ses premières armes, cette année, sur un téléviseur de la filiale Honor, pour passer ensuite sur l'ensemble des objets connectés produits par le constructeur, apprend-t-on.
Huawei est soupconné d'espionnage par les Etats-Unis, à travers son matériel réseau installé à l'étranger (États-Unis, Europe, Australie...).
Le gouvernement américain a pris un décret "Trump", qui interdit aux sociétés américaines d'entretenir des relations commerciales avec des sociétés étrangères "à risque". Coup sur coup, Google, Intel et Qualcomm ont annoncé qu'ils mettaient un terme à leurs relations commerciales avec Huawei. Google a retiré sa licence Android au fabricant chinois ainsi qu'à sa filiale Honor.
Le décret Trump a été signé alors que Huawei venait de s'emparer de la deuxième place au classement mondial des ventes de smartphones et que son P30 a été considéré comme le meilleur photophone du marché. C'est de bonnes guerres.
Les smartphones des deux marques, Huawei et Honor, ne pourront plus installer d'applications Google, ni proposer de télécharger des applications depuis le Play Store. En clair, elles sont privées de système d'exploitation, de processeurs et de composants étant donné que Qualcomm et Intel suivent le mouvement.