Pendant que certaines startups ont assisté à l’effondrement soudain de leur marché, d’autres ont plutôt le vent dans les voiles, en raison de nouveaux besoins engendrés par le confinement ou d’opportunités liées à la lutte contre la covid-19. Les startups, les petites et moyennes entreprises (PME) et même les grandes institutions ont toutes été touchées par cette crise sanitaire. Nelson Cishugi, creative technologist et spécialiste des solutions web et mobile, table sur les politiques a adopté afin que divers secteurs d’activités embrassent une vraie transformation digitale. Entretien.
Les Dépêches du Bassin du Congo : Quel est selon vous la conséquence de covid 19 sur les startups congolaises en particulier et africaines en général ?
Nelson Cishugi : La conséquence est partagée, pour certaines startups, elle est négative et pour d’autres, c’est l’inverse. Pour la grande partie, en dehors de la surprise et d’un réajustement brutal et rapide, la conséquence est plutôt positive puisque la plupart des startups ont la majorité de leurs outils sur le digital. Cette pandémie aura fait un plaidoyer plus efficace et plus entendu que les nombreuses interpellations des startups. Elle n’a pas laissé le choix aux décisionnaires et aux populations que d’amorcer une grande transformation en faveur du digital dans leurs actions et leur mode de vie au quotidien.
LDBC : En ces temps de crise, un programme de fonds de soutien aux startups congolaises serait-il un atout ?
N.C : Oui, mais le fonds n’est pas la seule chose sur laquelle il faudrait tabler. Amorcer de vraies transformations digitales, lever les barrières douanières, faciliter les démarches administratives et alléger les charges de ces entreprises seraient plus efficaces que simplement mettre sur pied un fonds de soutien.
LDBC : En dehors de démontrer les faiblesses de nos systèmes sanitaires, la covid-19 a aussi dévoilé les limites de l’industrie du commerce au Congo. Pour faire face aux enjeux de sortie de cette crise et au monde numérique que nous embrassons, n’est-il pas temps d’accélérer le processus de digitalisation de ce secteur ?
N.C : Parfaitement, mais pas que ce secteur. Tous les secteurs avec des procédures ou des services qui peuvent être dématérialisés devront l’être rapidement, avec une vraie transformation digitale de ces différents secteurs : santé, éducation, administration publique, etc.
LDBC : Quelle politique doit-être mise en place pour faciliter ce processus ?
N.C : Une politique nationale de transformation digitale, en emmenant autour de la table toutes les parties prenantes afin que cette transformation soit effective et efficace.