Les Technologies de l’information et de la communication ne cesse d’offrir à la jeunesse congolaise les opportunités de créer des solutions innovantes dans le but de répondre aux besoins des usagers. La plateforme « Koutana » est l’une d’elles. Nous nous sommes entretenus avec son initiateur.
Les Dépêches du Bassin du Congo(LDBC) : Pouvez-vous nous faire une présentation de ce réseau social made in Congo ?
Rock Mouelet (RM) : Koutana dans plusieurs langues bantoues se traduit par « Rencontre, rencontrer ». Koutana est un réseau social ou dirais-je un site de découverte sociale. Koutana est conçu pour faire de nouvelles rencontres, c’est la base de notre algorithme : Connectez des Congolais qui n’ont aucun lien entre eux ; connaissances, contacts, amitié, parenté rien de tout ça, car les Congolais le font déjà ailleurs.
LDBC : Quels sont les particularités de cette plateforme ?
RM : Koutana c’est la rencontre et tout ce qui y tourne autour. Les raisons de rencontres dans la vie courante sont multiples : l’amour, la luxure, la fête ou autre événement du genre, le commerce, le divertissement et bien d’autres. Koutana veut, en réunissant tous ces aspects-là, faciliter les rencontres, et ce à travers un outil devenu si banal de nos jours, un réseau social.
LDBC : Peut-on savoir combien de Congolais utilise déjà cette plateforme ?
RM : Nous n’avons pas encore entamé une communication grand public de la plateforme. Koutana a passé une série de test en interne et depuis le 13 octobre dernier, date du lancement officiel. Cependant toujours nous procédons à une série de test, de portée plus large, en production. Pour l’instant, Koutana n’est qu’utilisé par plus de 100 personnes, dont la grande majorité sont du milieu tech congolais, mais tout le monde peut déjà s’inscrire et commencer à faire des rencontres.
LDBC : Il est souvent reproché aux jeunes entrepreneurs congolais de développer des solutions qui ne cadrent pas avec notre quotidien, en ce qui concerne Koutana qu’en est-il ?
RM : Des solutions qui ne cadrent pas avec le quotidien ? J’en doute, car il y a beaucoup de solutions qui ont été développées jusqu’à ce jour qui cadrent ou cadraient avec le quotidien des Congolais, je ne vais pas citer des noms, mais j’en connais beaucoup. Il reste aux Congolais de les découvrir, et c’est là le problème. Ces solutions manquent tout simplement de visibilité ou d’un bon marketing, et ce parfois faute d’argent soit de personnes compétentes. Je prends souvent l’exemple du mobile money, je me rappelle bien que les Congolais étaient réticents à l’idée de mettre de l’argent dans leur téléphone et se passer du liquide, mais grâce au bon markéting de nos opérateurs de Télécom, les gens ont adopté cela et pas seulement, des business sont nés.
Koutana est un réseau social, rien de plus normal de nos jours, les gens les adoptent facilement, ils sont déjà habitués à ce genre de technologie, l’apprentissage est plus intuitif. Koutana apporte déjà des particularités, et continuera à se différencier, car il a été façonné pour le public congolais en premier lieu et les mises à jour iront dans ce sens.
Mais une chose est certaine, Koutana n’échappera pas à la règle : une bonne communication s’impose pour espérer survivre, sinon on pensera qu’elle ne cadre ou ne cadrait pas avec le quotidien congolais, ce qui est d’une stupidité intellectuelle.
LDBC : Pourquoi un internaute utiliserait Koutana et non Facebook ?
RM : Parce qu’il est Congolais évidemment ! non, je rigole. Nous voulons faire vivre une expérience unique à nos utilisateurs, même si au départ on a reproduit les codes d’autres réseaux sociaux, car on ne réinvente pas la roue, on prend ce qui marche – c’est si simple que ça; ceux qui utilisent déjà Koutana nous font des retours très encourageants. Au départ ils pensaient à un Facebook à la congolaise, mais après expérience ils disent tous qu’on est totalement différent tant dans l’esprit même si certains éléments peuvent se ressembler, comme toujours on ne réinvente pas la roue.
Il y a des millions de personnes qui utilisent en même temps Facebook, Twitter, Instagram et pourquoi pas Koutana ? Utiliser un de ces réseaux sociaux ne signifie pas ignorer les autres. Facebook a été conçu pour connecter les gens avec leurs amis et connaissances, Twitter pour du micro-blogging, Instagram pour une communication imagée, et enfin Koutana pour de nouvelles rencontres, la différence est là. Tout comme il y a sur le marché congolais une multitude de marque de boissons ou d’eaux minérales, il est normal qu’on puisse avoir aussi une pluralité de réseaux sociaux.