Acteur de la société civile panafricaine et détenteur d’un master 2 en management des institutions publiques de HEC Liège, le jeune congolais Florian Koulimaya pense que l’usage des Terminaux de paiement électronique (TPE) est une approche non négligeable pouvant contribuer à endiguer la covid-19, mais aussi à stabiliser les activités économiques.
En dépit du coût d’acquisition pouvant être élevé pour les petites entreprises, le mode de paiement pourrait considérablement participer, a partagé Florian Koulimaya, à la lutte contre la corruption, à la réduction de risque de perte d’argent, à l’amenuisement de la propagation de la covid-19. Ceci du fait des paiements sans contact car le paiement en espèces donne la possibilité de dissimuler certaines transactions au fisc. Ce mode pourrait aussi réduire l’obligation de devoir changer de monnaie concernant les touristes.
« Dans certains pays, l’usage du cash devient rare, voire obsolète au profit du paiement électronique. La population opte de plus en plus pour ce nouveau mode de paiement et il devient totalement indispensable pour les commerçants de s’équiper d’un terminal de paiement électronique afin de suivre le changement et de s’adapter aux nouvelles tendances », a-t-il rappelé.
Selon lui, les hôpitaux devraient se doter du mode de paiement électronique qui pourrait réduire les files d’attente devant les caisses, condition sine qua non souvent pour la prise en charge effective des malades. Même chose pour les fonctionnaires qui sont pour la plupart amassés devant les guichets de banque après virement des salaires, sans aucun respect des mesures barrières. Cette approche devrait également intéresser les petites, moyennes entreprises et très petites entreprises (superettes du quartier, boucheries, boîtes de nuit, les taxis...)
« Il semblerait plausible de ne guère opter pour des mesures répréhensives visant à interdire la ruée vers les guichets mais plutôt d’en profiter pour implémenter des solutions innovantes visant à améliorer les conditions de vie de la population », a précisé Florian Koulimaya.
Selon certaines indiscrétions, le taux de bancarisation en République du Congo avoisine les 12% (au 31-12-2020). Ce qui montre à suffisance une faible inclusion bancaire. En effet, la population n’utilise pas exhaustivement de façon spontanée ou dans des situations inopinées les services bancaires de base, et dans ce cas de figure, les paiements par le biais d’une carte bancaire. Ce qui laisse croire que la carte bancaire ne sert qu’au retrait quand il s’agit de récupérer le salaire car certains Congolais utilisent leur carte juste une fois dans le mois, mais paient pour s’en acquérir et/ou la renouveler.
D’après lui, les banques ont leur partition à jouer dans cette démarche, parce que toutes les stratégies mises en place telle que la gratuité d’ouverture des comptes n’a pas toujours facilité l’augmentation du taux de bancarisation. Aussi, les taxes (ou coûts) imposées à ces transactions ne doivent être onéreuses ou se constituer en contrainte sinon l’usager préfèrera faire recours au cash plutôt qu’à sa carte.
Pour lui, le taux de bancarisation élargi le plus élevé a été enregistré au Togo (78,5%), suivi du Bénin (72,2%), du Sénégal (52,0%) et du Burkina (43,4%). « Ainsi, s’inspirer des avancées observées sous d’autres cieux en mettant en place des stratégies de persuasion adaptées à notre environnement serait de mise et surtout la mise à disposition à coût accessible des TPE incrémenterait ce taux au Congo. L’État régalien dispose aussi d’outils permettant d’encourager ce mode de paiement d’autant plus qu’il serait souhaitable qu’il l’implémente au sein de ses régies financières dans le dessein de sous-tendre une meilleure gouvernance de la chose publique », a suggéré Florian Koulimaya.