A une époque de la virtualisation du monde sous les odes de la mondialisation, les réseaux sociaux occupent une place de choix dans le tout numérique. Face à l’omniprésence de ces réseaux, quelle signification accorder à une Journée mondiale sans Facebook et quel impact peut-elle avoir sur les utilisateurs de la plateforme ?
S’il y a quelques années certains présentaient encore des réticences à utiliser les réseaux sociaux, notamment Facebook, aujourd’hui, ces réseaux font partie d’une norme intégrée par la majorité des individus et passent pour atypiques les personnes qui ont choisi de faire sans eux.
On se rappellera que bien avant le début de la pandémie à coronavirus, certains religieux condamnaient encore l’utilisation des réseaux, leur accordant une étiquette de « satanique ».
Aujourd’hui, force est de constater que les dimanches en ligne ressemblent fortement à des dimanches de la vie réelle : cultes en ligne, bénédictions connectées, offrandes en ligne, accueil de nouveaux adeptes en ligne.
Les derniers bastions de résistance sociale de ce monde du tout numérique ont été ainsi conquis, presque en toute facilité. Pour autant, les effets de cette omniprésence virtuelle, notamment sur les personnalités en construction que sont les enfants et les adolescents, ne sont plus à démontrer : dépression, anxiété, troubles du sommeil, fragilité émotionnelle, isolement, repli sur soi, etc.
La cyberaddiction a ainsi un effet délétère sur la santé mentale des jeunes et sur leur qualité. Les jeunes, population vulnérable, ne sont pas les seuls à faire les frais de l’influence des réseaux sociaux. La société dans son entièreté s’en trouve polarisée. Ne consommant que du contenu qui leur ressemble par le soin des logarithmes, les individus ont pourtant l’impression que « tout le monde » partage leur avis, et si un mal-aimé ne partage pas leur perception, facile, il suffit de le bloquer. Les gens s’enfermant ainsi dans des bulles à la décoration personnalisée crient au scandale quand d’autres ont des opinions différentes.
L’incitation à la consommation n’a jamais été autant importante que sur les réseaux et les complexes en sont alors renforcés. Face à une maladie si sournoise mais pourtant tolérée, à défaut de supprimer l’existence des réseaux sociaux, une journée comme la journée mondiale sans Facebook a vocation à sensibiliser aux maux causés par le géant toléré et nourri par chacun d’entre nous, et un appel symbolique à se rappeler la vie d’avant, une vie simple où les interactions étaient plus humaines, plus vivantes et vitalisantes. Ce 28 février, pensez à ne pas vous connecter… Si vous le pouvez.