Créée et lancée officiellement il y a quelques jours à Marrakech, au Maroc, l'Alliance africaine pour la cybersécurité, portée par le ministère des Postes, des Télécommunications et de l'Économie numérique et le DSI-Club Congo, a pour objectif de réunir les clubs DSI africains, afin de créer un réseau de collaboration et d’échange autour de meilleures pratiques de cybersécurité. Paterne Bazebizonza, secrétaire général du DSI-Club Congo, a donné l'importance de cette initiative, le 7 mai au cours d' un entretien avec "Les Dépêches de Brazzaville".
L’Alliance africaine pour la cybersécurité a été officiellement lancée à Marrakech, lors de la neuvième édition du forum sur la cybersécurité, Sitafrica, dédié aux décideurs africains en la matière, qui s’est tenu les 17, 18, 19 et 20 mai dernier. Ayant comme objectif de réunir les clubs DSI africains afin de créer un réseau de collaboration et d’échange autour de meilleures pratiques de cybersécurité, cette alliance a été matérialisée le 19 mai par la Déclaration de Marrakech avec l’ensemble des signataires.
Vu le caractère transfrontalier des menaces, l’élaboration des politiques et des législations permettra une coopération internationale efficace et efficiente, à la fois en matière de prévention et de répression des actes criminels commis via internet. Le premier sommet africain de cybersécurité, tenu à Lomé au Togo, du 23 au 24 mars dernier, avait abouti à plusieurs recommandations permettant de renforcer la sécurité du cyberespace africain.
S'en est ensuivi, à Brazzaville, l'échange entre le cabinet du ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique et le DSI-Club Congo, en vue de travailler sur la constitution d'une communauté africaine de la cybersécurité, une plateforme panafricaine pour la formation, la mobilisation des acteurs, la collaboration et la coopération en faveur de la cybersécurité, à destination des professionnels et des utilisateurs des systèmes d’information et autres technologies émergentes.
Le ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, représenté par Eric Armel Ndoumba, conseiller aux Télécommunications, et le DSI-Club Congo, représenté par sa présidente Lisette Ebondzo, ont présenté les conclusions des travaux de Brazzaville et annoncé la création de l’Alliance africaine pour la cybersécurité.
Donnant l’importance de cet outil, Paterne Bazebizonza a souligné : «La transformation numérique de la société africaine s'accompagne de nombreux défis majeurs, l'un des plus urgents est la sécurité numérique. Au fur et à mesure que notre continent devient de plus en plus connecté et que la technologie devient plus sophistiquée, le paysage des menaces devient plus complexe et potentiellement dangereux. Pour preuve, entre janvier 2020 et février 2021, la société Trend Micro a détecté plusieurs centaines de millions de menaces dans l’espace cybernétique africain. Et d’après McAfee, la cybercriminalité a coûté à l’Afrique 4,12 milliards de dollars américains en 2021».
Dans ce contexte, a-t-il expliqué, l’Alliance africaine pour la cybersécurité vise à renforcer l’intersection entre la transformation numérique et la cybersécurité en accompagnant les entreprises, les institutions gouvernementales et non gouvernementales ainsi que d’autres couches de la société africaine à relever les défis de sécurité. D’une part, l’Alliance africaine pour la cybersécurité s’alignera en parfaite harmonie et soutiendra sans condition les résolutions issues de la déclaration du premier sommet africain de cybersécurité tenue à Lomé, du 23 au 24 mars, d’autre part, elle s’associera à toutes les initiatives africaines afin de fédérer les efforts et les stratégies concourant à combattre l’ennemi commun du cyberespace dont le seul but est de garantir la résilience du continent.
Notons que le Sitafrica 2022 a accueilli plus de six cent cinquante participants parmi lesquels 350 invités (DSI/RSSI) ainsi que soixante-quatre partenaires, opérateurs, constructeurs et éditeurs spécialisés dans le domaine de la sécurité des SI et des réseaux.