En prélude à sa participation au rendez-vous annuel consacré à l'innovation technologique et aux start-up Viva Technology ou VivaTech à Paris Expo Porte de Versailles, l’organisation non gouvernementale Pratic Osiane invite les Congolais de France à une causerie-débat afin d’échanger sur l’évolution de l’écosystème numérique au Congo.
À l’initiative de Pratic, présidée par Luc Missidimbazi, en présence du ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Économie numérique, Léon Juste Ibombo, de "Tinda, Noki-Noki, Home-Tech", trois des quatre start-up venues représenter le Congo à Viva Tech, et de plusieurs invités, une causerie-débat, modérée par Splendide Lendongo autour du thème "Co-construire le numérique avec la diaspora", s’est tenue le 13 juin, en fin de soirée, au Restaurant les Deux Pianos, à Paris quinzième.
De par la teneur de la qualité des contributions et des récits de parcours d’affaires de quatre start-up lauréates "Osiane 2022", celle-ci s’est substituée en un véritable plaidoyer pour la mobilisation des Congolais de France afin de leur permettre de s’impliquer et de prendre en considération les évolutions de l’écosystème numérique si prometteur du Congo.
"Oui ! L'écosystème du numérique congolais connaît une croissance rapide, performante, au point de mettre en lumière un réel réservoir de talents numériques émergents et jusqu’alors inexploité", pouvait-on entendre lors de la plupart des prises de parole des intervenants vantant la mise en place perpétuelle d’un écosystème favorable à l’innovation et à la recherche et développement au Congo. Les chiffres sont évocateurs. Le plus édifiant à ce jour, c’est celui du taux de pénétration internet qui se situe à 40 %. Le constat de création de start-up est en progression.
Et, face à cette transformation digitale effective, le ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Économie numérique a confié qu’une loi a été déposée au Parlement pour mettre en place des cadres efficaces pour que la population puisse utiliser le numérique dans le respect de la liberté de chacun.
Ce pays d’Afrique centrale s’affiche comme celui à prendre en considération dans le secteur du numérique, que ce soit pour entreprendre, lancer son projet ou investir.
À l’origine de « cet écosystème prometteur », une volonté politique du chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, incitant à miser sur la construction des infrastructures dans le domaine des technologies de l'information et de la communication et télécommunications et la formation des ressources humaines adéquates de qualité. Cette politique est inscrite aux plans gouvernementaux successifs de l’ancien Premier ministre, Clément Mouamba, et de l’actuel, Anatole Collinet Makosso, et mise en œuvre par le ministre Léon Juste Ibombo.
Depuis lors, il appartient à la société civile, avec des associations telles que Pratic, de mener des initiatives associant les professionnels du numérique pour constituer une plateforme d’échanges, de réflexions et d’expositions sur les bonnes pratiques du numérique et de l’innovation. En avril dernier, Pratic a organisé son sixième Salon International des technologies de l'information et de l'innovation à Brazzaville.
Au-delà de cette plateforme, Pratic a élargi, au fur et à mesure, son périmètre d’action en signant, par exemple, avec le Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement des très petites, petites, moyennes entreprises et de l’artisanat (Figa) ou avec Obac capital, une société de conseils stratégiques et financiers à vocation de banque d’affaires.
Dans son intervention, Yvon Eddy Steeve Mougany, conseiller du directeur du Figa, a expliqué comment cette structure publique entend mettre à profit des promoteurs d’idées de projets et des chefs d’entreprises de la diaspora dans le domaine du numérique, une panoplie d’outils de financement sur mesure.
De son côté, Obac Capital, en partenariat avec Pratic, voudrait pérenniser le village start-up Osiane « Viso », avec une vision plus large, celle d’intégrer les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et de la sous-région.
A Paris, Philippe Bouiti Viaudo, directeur associé de la Banque d'affaires Obac Capital est venu présenter aux Congolais de France les outils mis en place pour une collaboration efficace entre la diaspora et les Startups Congolaises.
Un accent a particulièrement été mis sur le logiciel expert "Obac Risk Management", un outil permettant d'identifier, d'évaluer et de gérer les risques liés aux projets dans lesquels la diaspora souhaite s'engager.
Après une collaboration réussie avec l'incubateur de la filiale congolaise de TotalEnergies, Obac Capital met à disposition du salon Osiane son expertise pour encadrer la relation entre les startups accompagnées sur le village Startup Osiane et investisseurs de la diaspora."
De cette causerie-débat, il est ressorti que, vu leur stupéfaction vis-à-vis de l’évolution galopante de l’écosystème numérique, les attentes de la diaspora ont été satisfaites.
« Il est temps de participer à la co-construction du Congo en développant les contenus », a lancé Luc Missidimbazi. Car, a-t-il dit, « une enveloppe de 200 millions de dollars est à la disposition des start-up. Si les compétences ne sont pas sur place au Congo, nous devons les rechercher auprès de la diaspora ».
Et Léon Juste Ibombo de relayer : « comme les quatre start-up représentant les couleurs du Congo, compatriotes de l’étranger, osez le développement du numérique dans votre pays d’origine ! ».
Cette approche avait déjà été amorcée lors du premier Forum de recrutement de la diaspora congolaise, sous le patronage du ministre de la Jeunesse, des Sports, de l’Education civique, de la Formation qualifiante, Hugues Ngouélondélé, les 9 et 10 novembre de l’année dernière, au Palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux.