Yekolab for kids, une école de l’intelligence artificielle au service des enfants, promeut la robotique. Cent trente enfants bénéficient de cette programmation, favorisant le raisonnement, la logique et l’apprentissage. Présente sur deux sites, Brazzaville et Pointe Noire, la structure projette d’essaimer dans le milieu scolaire congolais en allant à la rencontre des écoles.
Yekolab assemble deux mots : « yeko », tiré de « koyekola », signifiant en français « apprendre » et de « lab » pour laboratoire. Ainsi, Yekolab veut dire « laboratoire d’apprentissage ».
Apprendre autrement, le concept a séduit Capucine Timo, cheffe Projet éducation de Yekolab. Le centre propose une formation en robotique, en codage et en programmation durant le temps extrascolaire, sur un mode ludique. Yekolab ouvre une fenêtre pédagogique, différente de l’enseignement classique. Mme Timo met l’accent sur le développement de certaines valeurs de l’enfant. « Nous avons des éléments de l’intelligence émotionnelle qui sont présents comme l’esprit critique, la connaissance de soi », a-t-elle dit. L'autre volet mis en avant est l’accès pour tous à cette formation. « Les prix sont accessibles grâce à l’intervention de nos partenaires financiers », a ajouté la cheffe de projet.
Cette démarche éducative a été impulsée par l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE). Le projet s’inscrivait dans une logique économique pour l’ARPCE dont le cœur de métier sont les nouvelles technologies. Jean-François Bonbhel, développeur renommé, résidant au Canada, en fut également l’initiateur.
Algora, l’autre partenaire, est une école française, présente dans le monde entier. Sa mission est de former les jeunes aux enjeux du numérique pour une meilleure compréhension de notre environnement sociétal.
En 2014, l’initiative démarrait au Congo. A l’époque, il y avait quelques classes ponctuelles afin de répondre à un besoin formel. Le succès de ces ateliers a donné l’envie de créer le concept actuel. Déjà, l’opération des « Noëls numériques » fonctionnait à merveille, et a permis de constater que jusqu’alors, la catégorie des enfants était mise à l’écart.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas avec Yekolab for kids. Ils ont entre 6 et 17 ans -avec une forte représentation des 6/14 ans-, issus des cycles primaire et secondaire. Les garçons sont plus nombreux, soixante-dix-sept que les filles (cinquante-trois). L’encadrement pédagogique est assuré par trois formateurs à Brazzaville et un à Pointe-Noire. La durée hebdomadaire des cours oscille entre deux et quatre heures. Tout ce petit monde construit des robots pour apprendre à coder. Le programme permet de développer d’autres capacités, à l’image de la confiance en soi, le travail en équipe, la créativité, la maîtrise de la motricité fine.
Fin mai, Yekolab a rejoint l’Institut français du Congo de Brazzaville, autour d’une animation « robots sapeurs » avec l’artiste en résidence, Daniel Toya, alias « le robotboy de Kinshasa ». Ce sculpteur et concepteur robotique du Congo voisin a animé un atelier découverte avec les enfants de Yekolab.
L’aventure numérique « for the kids » continue de plus belle avec la création future de cellules de robotique en milieu scolaire. Yekolab souhaite se rapprocher davantage des enfants scolarisés.