La scientifique de la République du Congo fait partie des cinquante-trois nouveaux membres élus cette année. En dehors de Francine Ntoumi, les autres nouveaux membres africains sont originaires du Cameroun (2), du Kenya (1), du Mali (1), d’Afrique du Sud (1), d’Ethiopie(1), du Sénégal (1), de Gambie (1) et du Nigeria (1).
L’Académie mondiale des sciences (The world academy of science) a récemment publié la liste de ses nouveaux membres élus en 2022. Cet honneur, que l’académie qualifie de "sommet de la réussite scientifique", est décerné aux scientifiques qui ont contribué, de manière significative, à l'avancement de la science dans les pays en développement.
Au total, l’Académie mondiale des sciences compte 1192 membres élus représentant 108 pays, dont 11 lauréats du prix Nobel. 211 femmes représentent 15,8 % du total. Actuellement, 124 scientifiques des pays en développement effectuent des mandats de cinq ou six ans en tant que jeunes affiliés, 68 femmes représentant 55% du total. 265 autres scientifiques sont des anciens du programme des jeunes affiliés.
Biologiste moléculaire
La professeure Francine Ntoumi est une biologiste moléculaire, fondatrice, présidente et directrice exécutive de la Fondation congolaise pour la recherche médicale, en République du Congo. Elle est aussi maîtresse de conférences en immunologie à l'université Marien-Ngouabi et professeure associée et chef d'un groupe de recherche à l'Institut de médecine tropicale de l'université de Tübingen, en Allemagne. Elle est membre de plusieurs comités et réseaux scientifiques internationaux en Afrique et en Europe, et apporte également son expertise à l'Union africaine (UA) en tant que membre du groupe de haut niveau sur les technologies émergentes. Son principal domaine de recherche est le paludisme et, tout au long de sa carrière, elle a formé des scientifiques africains de différentes nationalités dans des disciplines telles que l'immunologie et l'épidémiologie moléculaire.
Depuis janvier 2009, la professeure Francine Ntoumi participe au renforcement des capacités de recherche biomédicale en Afrique centrale par le biais du Réseau d'Afrique centrale sur la recherche clinique et du réseau panafricain Pandora-ID-Net. Francine Ntoumi a étudié en France, où elle a obtenu un doctorat en sciences à l'université Pierre et Marie-Curie. Elle a commencé sa carrière dans la recherche sur le paludisme (immunologie et épidémiologie moléculaire) à l'Institut Pasteur de Paris et l'a poursuivie dans différents pays (Gabon, Allemagne et Congo). Elle a également occupé des postes dans des organisations internationales aux Pays-Bas et en Tanzanie, où elle a été la première responsable africaine de l'Initiative multilatérale sur le paludisme.
Au Congo, en 2012, Francine Ntoumi a lancé le premier programme de recherche congolais sur l'infection à plasmodium pendant la grossesse, évaluant l'impact du traitement préventif intermittent à la sulfadoxine-pyriméthamine et menant des études de surveillance sur la résistance des souches de plasmodium aux médicaments antipaludiques. La même année, Francine Ntoumi a reçu le prix scientifique Kwame Nkrumah de l'UA pour les femmes, et a été lauréate du prix Rice (Réseau international des Congolais de l'extérieur). Elle a reçu les prix Georg Forster en Allemagne et Christophe Mérieux en France, respectivement en 2015 et 2016. En 2016, elle a aussi reçu la médaille d'or de la recherche scientifique des mains du chef de l'État de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso.