L'intelligence artificielle (IA) est l'un des domaines technologiques les plus prometteurs du XXIe siècle, offrant des opportunités révolutionnaires dans divers secteurs tels que la santé, l'agriculture et les services financiers. Cependant, l'Afrique reste à la traîne par rapport à l'Occident, malgré les efforts déployés pour rattraper son retard. Selon le dernier classement d'Oxford Insights, aucun pays africain ne figure parmi les 50 premiers mondiaux en matière de préparation à l'IA.
Un bref historique de l'IA
L'histoire de l'IA remonte aux années 1950, lorsque les premiers ordinateurs programmables ont vu le jour. Alan Turing, mathématicien britannique, a été l'un des pionniers en posant la question fondamentale : "Les machines peuvent-elles penser ?" Son célèbre test de Turing évalue la capacité d'une machine à exhiber un comportement intelligent équivalent à celui d'un humain.
La Conférence de Dartmouth en 1956 a marqué le début officiel de l'IA moderne. John McCarthy, Marvin Minsky, Nathaniel Rochester, et Claude Shannon y ont défini l'IA comme "la science et l'ingénierie de la fabrication de machines intelligentes". Bien que cette période ait été suivie par des avancées significatives, elle a aussi connu des périodes de stagnation, appelées "hivers de l'IA", où le manque de progrès concret a conduit à une réduction des financements.
Les années 2010 ont vu une résurgence spectaculaire de l'IA grâce à des techniques d'apprentissage profond et à la disponibilité de grandes quantités de données. Aujourd'hui, l'IA est omniprésente, des assistants vocaux aux voitures autonomes, en passant par les diagnostics médicaux.
Les défis actuels en Afrique
Les causes du retard en Afrique sont multiples. Tout d'abord, l'accès limité aux infrastructures de base constitue une barrière majeure. Les fréquentes coupures d'électricité rendent difficile le fonctionnement des centres de données et des installations de calcul intensif, essentiels pour le développement de l'IA. De plus, l'accès à Internet reste inégal et coûteux dans de nombreuses régions du continent.
Le manque de compétences est une autre entrave significative. Peu de pays africains disposent d'universités et de centres de recherche capables de former une main-d'œuvre qualifiée en IA. Les talents africains, souvent formés à l'étranger, préfèrent rester dans les pays développés, attirés par des opportunités professionnelles plus nombreuses et mieux rémunérées.
L'investissement insuffisant dans la recherche et le développement est également un défi majeur. Contrairement à l'Europe et à l'Amérique du Nord, où des milliards de dollars sont injectés dans l'IA, les financements en Afrique restent limités. Cette situation freine le développement de solutions locales adaptées aux besoins spécifiques du continent.
En outre, l'accès aux données est une problématique centrale. Les modèles d'IA nécessitent de grandes quantités de données, qui sont souvent hébergées par des entreprises étrangères. Cette dépendance expose le continent à des risques en matière de souveraineté numérique et de protection des données personnelles.
Les solutions pour combler le fossé
Pour combler ce fossé, les experts estiment que l'Afrique doit investir massivement dans les infrastructures numériques, la formation et la recherche. Des partenariats public-privé pourraient également accélérer cette dynamique en mobilisant les ressources nécessaires et en favorisant l'innovation locale.
Enfin, il est crucial de créer un environnement favorable au retour des talents africains formés à l'étranger. Offrir des opportunités attractives et compétitives pourrait encourager ces professionnels à contribuer au développement de l'IA sur le continent.
Bien que l'Afrique ait encore un long chemin à parcourir pour rattraper son retard en matière d'intelligence artificielle, des actions coordonnées et des investissements ciblés peuvent transformer ce défi en opportunité. Le continent a le potentiel de devenir un acteur majeur de l'IA, à condition de surmonter les obstacles actuels et de tirer parti de ses atouts uniques.
Source :
Article sur KOACI : Un colloque international à l'Université Alassane Ouattara (UAO) à Bouaké a abordé les défis et opportunités de l'IA, notamment en matière de droit.
MSN Afrique : Un sommet à Paris a réuni des chefs d'État et des experts pour discuter des enjeux liés à l'IA en Afrique.
AIP : Une publication de l'ONU sur l'IA dans l'éducation en Afrique souligne les opportunités et les défis persistants.