Ebola : les chimpanzés et les gorilles aussi

Vendredi, Janvier 23, 2015 - 14:55

Il n’y a pas que les humains qui sont frappés par l’épidémie de virus Ebola : les grands primates aussi sont touchés.

La population mondiale des grands singes, gorilles et chimpanzés, a été décimée aussi par le virus Ebola au cours de ces dernières années. La maladie fait courir le risque de leur extinction, préviennent les scientifiques. Outre le braconnage, le virus les touche aussi sûrement que l’homme dans les milieux infectés au point d’ailleurs que certains n’hésitent pas à les désigner comme ayant été le maillon de transmission de la maladie à l’homme. Les grands primates présentent un patrimoine génétique presqu’identique à l’homme.

L’écologiste Ria Ghai tire la sonnette d’alarme. Le virus qui a tué plus de 8000 personnes depuis un an dans trois pays d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Sierra Leone et Libéria) a également décimé les 33% des grands primates depuis 1990 : un sur trois. La mortalité dans leurs rangs a été très élevée : 95% des gorilles ont été touchés, et 77% pour les chimpanzés, selon les chiffres.

Cela conforte la probabilité de la contamination humaine par cette piste. Car, avec une aussi forte présence du virus, l’hypothèse que des carcasses de gorilles infectés trouvés morts en forêt et consommés soit à l’origine de l’expansion à l’homme ne peut que prendre consistance. Depuis longtemps, les écologistes appellent à réunir plus de fonds pour lutter contre Ebola chez les primates. Il y va aussi de la santé des hommes.

Pour le Fonds mondial de protection des animaux, WWF, ce combat-là vaut la peine d’être mené. Car, soutient-il, c’est bien une épidémie d’Ebola ayant éclaté à Minkebe, au nord du Gabon en 1994, qui est à l’origine de la disparition de ce qui était, après les Grands Lacs, la deuxième réserve mondiale de chimpanzés et de gorilles. Soigner et vacciner les humains n’auront pas de sens tant que parmi la population des primates subsistera le réservoir du mal.

Lucien Mpama