Nombreuses sont des écoles privées surtout à Pointe-Noire qui affichent dans leur programme, la matière Informatique. Mais triste constat, peu sont des écoles qui enseignent réellement cette matière, même chose pour l’enseignement public.
Si hier l’illettrisme et l’analphabétisme se réduisaient au fait que la personne ne savait ni lire, ni écrire, aujourd’hui la chose a pris d’autres dimensions et connotations, car est analphabète aussi celui qui ne sait pas manier l’outil informatique. L’enseignement de l’Informatique ne devrait pas continuer à être le seul apanage de quelques rares cyber-cafés et centres d’apprentissage aux frais exorbitants, il est temps que celui-ci intègre le programme des matières dispensées dans le système éducatif depuis le cycle primaire vu son importance, car cette discipline devient incontournable.
Des écoles privées de la ville océane qui affichent cette matière, semble-t-il le font pour attirer les effectifs car, plusieurs parents souhaitent voir leurs enfants apprendre de l’Informatique dans les basses classes. Mais, chose curieuse ces emplois du temps ne sont qu’un leurre puisque la discipline est rarement dispensée. « Est-ce que les écoles évitent d’enseigner cette discipline par peur d’équiper les salles de classe en outils informatiques qui appellerait des charges supplémentaires pour l’établissement scolaire, ou c’est par manque d’enseignants compétents et qualifiés en la matière ? Et si cela n’est pas le cas pourquoi ces écoles n’enseigneraient-elles pas cette discipline qui devient une matière carrefour ? », s’est demandé un parent d'élève ponténégrin abordé sur la question.
L’Informatique, tout le monde s’accorde à dire que cette discipline est une science majeure dont les applications sont innombrables. Mais cette discipline qui lie la technologie et les autres sciences autonomes, est un phénomène en évolution constante dont les contours ont beaucoup varié au cours du temps au point que le système éducatif se voit comme peiné à en prendre la mesure et à définir les contenus dont l’appropriation est jugée indispensable pour la génération actuelle et celle d’avenir. L’Informatique s’introduit de façon imposante et salutaire dans tous les secteurs d’activité humaine, donc son enseignement dans les écoles s’avère nécessaire.
L’Informatique à l’école, un enjeu économique et sociétal
Le temps est venu que l’Inrap ( Institut national de recherches et d’action pédagogique) qui a la charge des programmes scolaires au Congo-Brazzaville commence à réviser de fond en comble ses programmes en introduisant l’enseignement de cette discipline, car le fossé entre les disciplines proposées par l'Inrap et le marché d’emplois actuel se creuse de plus en plus. D’où la nécessité de voir l’organe de tutelle, à savoir l'Inrap, produire d’une part des manuels scolaires y relatifs et d’en proposer des programmes en adéquation avec le marché d’emplois.
En effet, lorsqu’on interroge bon nombre de Congolais en général et de Ponténégrins en particulier, la réponse est que l’heure est venue que la discipline Informatique fasse partie de la culture générale scolaire. Car, au-delà de l’apprentissage pur de la programmation et de l’algorithmique, l’introduction de la science Informatique est également un enjeu sociétal à l’heure du numérique. Ainsi, les machines informatiques, bien employées, que ce soit dans le cadre d’une classe entière, en soutien individuel ou en groupe, peuvent être des outils puissants au service des apprentissages mêmes traditionnels. En effet, l’Informatique ouvre la voie à des horizons divers, notamment des possibilités de renouvellement et de diversification de situation d’apprentissages classiques, découvertes, prises d’informations, renforcement de connaissances et savoir-faire, évaluation formative et normative et autres.
Et étant donné que la société a horreur du vide, la faible dispensation de cette discipline dans les rares écoles pousse des jeunes qui ont soif d’apprendre à se débrouiller eux-mêmes à taper sur l’ordinaire seul ou en petits groupes d’amis inexpérimentés. Or le travail d’un enseignant est plus que meilleur, car il peut effectuer une transposition didactique des savoirs de référence, il lui faut par conséquent, d’un côté acquerir des savoirs, d’un autre les transformer, les transposer pour en faire des objets d’enseignement. Ainsi l’activité de l’élève qui apprend sera aisée et naviguera entre trois pôles : faire, savoir-faire et conceptualisation.
Soulignons que sont interpellés sur cette question les ministères en charge du système éducatif, l’Inrap et les écoles privées qui pourtant affichent la discipline sur la liste de celles qui sont dispensées, mais hélas!