Coopération : l'Unikin scelle un partenariat avec l’université de Franche-Comté

Mardi, Mars 24, 2015 - 18:30

La future collaboration des deux établissements repose sur un accord de cinq ans cosigné le 23 mars à l’Institut français par le recteur Jean Berchmans Labana Lasay’Abar et le conseiller de Coopération et d’Action culturelle de l’ambassade de France, Philippe Larrieu. Il est basé essentiellement sur la mise en place du master « Écologie des maladies infectieuses, aléas naturels et gestion des risques » à la faculté de médecine de l’ex-Unaza.

Le Pr. Jean Berchmans Labana et Philippe Larrieu signant l’accord tripartiteLa signature de la convention tripartite entre l’Université de Kinshasa (Unikin), l’université de Franche Comté et l’ambassade de France était entendue comme le moment fort de la conférence de presse qu’ont tenue les personnalités précitées. Attablées avec le doyen de la faculté de médecine, le Pr Jean-Marie Kayembe, elles ont expliqué de manière succincte les grandes lignes de l’accord censé venir en soutien au master « Écologie des maladies infectieuses » créé de fraîche date à l’Unikin.

Le Pr Jean Berchmans Labana a vu dans le nouveau partenariat un lieu privilégié d’échange entre les deux parties, à savoir l’Unikin et l’Université de Franche-Comté. Du reste, le recteur s’est montré enthousiaste à l’idée que l’entente devrait concourir à relancer l’activité de recherche et améliorer la qualité des formations au sein de son établissement par le biais de la faculté de médecine. Ce qui, dans une large perspective, espère-t-il, sera de nature à refaire l’image de cette institution forte à ce jour d’une population de 26 000 étudiants réputée autrefois telle une grande université africaine. Un passé prestigieux qu’il n’a pas oublié de rappeler.

Pour sa part, Philippe Larrieu est resté d’avis que le projet porté par l’accord entré en vigueur à la date de sa signature se révèle de grand intérêt pour plusieurs entités. Sont dès lors à prendre en compte ici l’ensemble de la communauté universitaire, quitte à y adjoindre les aspects ayant trait à la santé, la coopération et le développement. À noter que le sujet –Le traitement des maladies infectieuses, et son approche innovante –englobe « l’écologie de la maladie, son environnement sanitaire, humain et social ». Et Philippe Larrieu d’ajouter que le projet est également intéressant au vu de sa forme, il a soutenu que le master en vue « met en œuvre dans les faits la logique LMD (licence/master/doctorat) demandée par la loi sur l’Enseignement national de février 2014 ».

Une dimension interactive

Le conseiller de Coopération et d’Action culturelle de l’ambassade de France l’a aussi tenu pour remarquable au regard de sa dimension interactive, à savoir que des séminaires, des expérimentations et des stages en présence de grands témoins lui viendront en appui. Et il a jugé bon de souligner ici sa dimension internationale dès lors que « des chercheurs français interviennent et que des stages se déroulent à l’Institut Pasteur à Paris, à la Timone à Marseille ou au CHU de Besançon ». Au final, le diplomate français a mis un accent particulier sur l’importance de ce projet, eu égard « de la destination qu’il vise ». Une allusion nette faite à « la transformation des pratiques de santé publique par la formation des acteurs et du citoyen aux gestes de santé, entendu comme un complément indispensable aujourd’hui aux seules pratiques thérapeutiques ».

En outre, Philippe Larrieu a tenu à préciser que la coopération française a choisi de soutenir ce projet pour des raisons politiques. Il a évoqué à cet effet la volonté « d’accompagner les réformes de l’université, d’aider au renouvellement des cadres et de viser des domaines d’excellence apportant une forte plus-value au développement, comme à la santé ». Il appuie que ce soutien ne manquera pas de s’étendre aussi sur « les technologies, le numérique, le droit » dans le cadre de projets à venir. Et d’ajouter, se référant à l’article 4 de la convention, « l’aide que veut apporter la coopération française est ciblée. Elle vise à développer les échanges entre institutions et entre chercheurs des deux pays. Elle appuie la dimension internationale du projet  par le financement de missions, la facilitation des déplacements, la mise en place d’enseignements à distance ». Il est ainsi entendu que « cette coopération s’inscrit dans un cadre global d’appui aux universités et particulièrement dans le domaine du numérique, par la mise à disposition de MOOC (massive open on line courses) dans les universités de la RDC ».  En définitive, le projet ainsi lancé lundi « est appelé à faire école dans d’autres contextes universitaires ».

Nioni Masela
Légendes et crédits photo : 
Le Pr Jean Berchmans Labana et Philippe Larrieu signant l’accord tripartite