Neuf cent vint-cinq candidatures provenant de quarante et un pays africains avaient été reçues pour l’édition 2015 par la Fondation africaine pour l’innovation.
Les finalistes de cette année, soulignent les organisateurs, présentent un éventail diversifié d’innovations portant sur l’agriculture, l’éducation ou l’e-santé. Ainsi, Adnane Remmal, Maroc propose une alternative brevetée aux antibiotiques destinée au bétail et à la volaille ; Alex Mwaura Muriu du Kenya innove avec « Farm Capital Africa » qui se veut un modèle bien conçu de financement des agro-entreprises par partage des risques dont l’objectif est d’inciter les investisseurs à participer en échange, d'une part, des bénéfices de l’agriculture ; le sud africain David Gluckman postule avec « Lumkani », un matériel de détection d’incendies. Adaptée aux logements rudimentaires, l’innovation consiste en un dispositif standard de détection d’incendies doublé d’un service d’alerte utilisant la technologie de transmission par radiofréquence (RF) ; Jean Bosco Kazirukanyo du Burundi propose un nouveau type de ciment « OSP » protégeant les eaux contre les déversements cancérigènes d’huile lubrifiante. L’innovation consiste en une nouvelle formulation de ciment pouvant être aspergée sur des déversements de lubrifiants et d’huile récents ou anciens ; Johann Pierre Kok de l’Afrique du Sud a conçu « Seebox », une boîte éducative d’ingénierie scientifique permettant aux enfants de bénéficier d’un mode d’apprentissage pratique et expérimental des sciences et de l’électronique, et de mesurer presque tout de manière électronique ou scientifique. La ‘Seebox’ propose également de petites vidéos expliquant ce qui est mesuré ; pour sa part, le Kényan Kyai Mullei postule avec « M-changa », également connu sous le nom d’ « E-harambee ». Il s’agit d’une application mobile permettant à des particuliers et à des entreprises de lancer et de gérer des collectes de fonds de manière efficace et rentable via des SMS ou des dispositifs Internet ; la sud-africaine Lesley Erica Scott a été retenue par le jury pour son «Smartspot – Tbcheck », dont le produit phare examine la précision des machines utilisées dans le diagnostic de la tuberculose. Il est conçu pour évaluer si ces machines fonctionnent de façon optimale ;
Des innovations technologiques
Marc Arthur Zang du Cameroun propose son désormais célèbre « Cardio Pad », une tablette à prix abordable enregistrant et traitant l’électrocardiogramme (le signal cardiaque) du patient avant de le transférer à une station distante par le biais de réseaux de téléphonie mobile ; Neil Du Preez de l’Afrique du Sud propose « Mellowcabs », un ensemble de technologies comprenant la récupération de l’énergie cinétique généralement perdue dans le processus de freinage, la conversion de celle-ci en électricité et son stockage ; de son côté, samuel O. Otukol de l’Ouganda a conçu un système et procédé de distillation de l’eau (SPD). Cette innovation propose une source alternative d’eau potable viable dans les zones souffrant de la pénurie d’eau ou dans celles ne proposant que de l’eau de mer. L’eau salée est évaporée à faible température (30 à 50 degrés Celsius) avant d’être ensuite condensée en eau douce à des coûts inférieurs à ceux engagés dans le cadre de la technologie par osmose inverse.
Une Afrique pérenne et prospère
À l’issue de la sélection, trois lauréats seront choisis et annoncés lors d’une cérémonie de gala qui se déroulera à Skhirat, au Maroc, le 13 mai. Ils se partageront la somme de 150 000 USD. L’auteur de l’innovation la plus remarquable recevra 100 000 USD et deux prix dotés de 25 000 USD seront décernés respectivement pour l’innovation présentant l’impact social le plus élevé et pour celle affichant le meilleur potentiel commercial. Le prix de l’Innovation pour l’Afrique est une initiative phare de l’AIF qui mobilise les innovateurs africains et les incite à investir dans des solutions mises au point par les Africains eux-mêmes afin d’assurer une Afrique pérenne et prospère.