L'application réputée pour le cryptage de ses données a été utilisée par l'auteur présumé de l'attentat en Isère, Yassin Salhi. Ce dernier a utilisé le service de messagerie Whatsapp pour envoyer son selfie macabre à un djihadiste en Syrie.
De son entreprise criminelle, Yassin Salhi a pris soin de conserver une trace, aussi macabre soit-elle. Peu après avoir tué puis décapité son patron, il a envoyé deux photos à son ami Yunes-Sébastien, un jihadiste français parti en Syrie. Sur l'une des selfies il pose avec la tête de sa victime.
Les raisons de l’utilisation de whatsapp par le suspect
Dans le cas de Yassin Salhi, souligne RFI (Radio France internationale), le recours à Whatsapp s'explique probablement par le fait que la confidentialité des conversations est garantie.
En s’appuyant sur les explications du journal français, Le Figaro, RFI poursuit que le service ne vérifie pas les messages qui sont échangés sur son réseau. Et les outils de chiffrement utilisés sont très puissants : concrètement, le message part chiffré du portable de l'expéditeur et n'est déchiffré qu'une fois arrivé sur le portable du destinataire.
La sécurité du réseau a été renforcée à la fin de l'année dernière après le partenariat noué par Whatsapp avec la société Open Whisper Systems pour mieux protéger la vie privée des utilisateurs. Ensemble, les deux entreprises ont développé le logiciel de chiffrement Textsecure, aussi utilisé par... le lanceur d'alerte Edward Snowden !
C'est uniquement parce que le téléphone Yassin Salhi a été saisi en marge de son arrestation que les enquêteurs ont découvert la connexion de Yassin Salhi avec la Syrie. À ce propos, « Libération » affirme que Whatsapp peut avoir l'obligation de transmettre les données de ses utilisateurs dans le cadre d'enquêtes judiciaires.
L’inquiétude grandissante des autorités
À l’instar d'autres applications comme Skype, Snapchat ou encore Twitter, les djihadistes utilisent fréquemment Whatsapp pour communiquer. Si bien que les autorités américaines et britanniques se sont récemment insurgées contre ces services de messagerie qui cryptent leurs données.
Car, hors cadre judiciaire, les services de renseignement n'y ont pas accès et toute interception est vaine. À cet effet, le Premier ministre britannique, David Cameron, s'interrogeait déjà en janvier : allons-nous autoriser des moyens de communication impossibles à lire ? Avant de rétorquer : « Non, nous ne devons pas ». Un mois après son discours, Barack Obama, le président américain, lui a emboîté le pas en invitant les entreprises high-tech à trouver une solution pour que les services de police aient accès à leurs données en cas de complot terroriste.
Suite à ces propos, on constate que whatsapp donne du fil à retordre aux services de renseignement.