Gouvernance numérique : « Afrinic 23 » réévalue la gestion d’internet au Congo

Jeudi, Décembre 3, 2015 - 17:00

Des experts congolais et africains spécialistes de la gestion et gouvernance internet ont réévalué leurs connaissances du 28 novembre au 4 décembre 2015, à Pointe-Noire, à la faveur de la 23ème édition de la conférence de l’Afrinic (African Network information centre), à laquelle ont pris part environ 250 délégués de plusieurs pays.

 

Engagé dans un large programme de sensibilisation et de renforcement des capacités en de nouvelles procédures de gestion de ressources de numérotation et de la gouvernance de l’Internet, Afrinic (l’un des cinq registres internet régionaux dans le monde qui s’occupe de la gestion et de la distribution équitables des adresses IP dans la région africain), a choisi le Congo pour organiser sa 23ème session qui va opérer une mutation dans cet écosystème.

La conférence, ouverte officiellement mercredi par le ministre des Postes et Télécommunications, Hellot Matson Mampouya, en présence du directeur général de l’Arpce Yves Castanou, du CEO d’Afrinic, Alan Barett et bien d’autres personnalités, a été précédée du 28 novembre au 1er décembre par des sessions de formations portant sur le passage de l’IPv4 à l’IPv6, sur le CIRT (centre de réponses aux incidents informatiques), le DNSSEC (sécurité des noms de domaines) et bien d’autres.

En clair, le but de l’Afrinic est de promouvoir et faciliter le déploiement d’IPv6 (Protocole Internet version 6) qui succède à IPv4 sur lequel fonctionne actuellement la plus grande partie d’Internet. « Il a été créé comme solution à long terme en prévision de l’épuisement d’IPv4 », a précisé Alan Barett, CEO d’Afrinic.

La formation à laquelle ont pris part des cadres congolais de plusieurs horizons gestionnaires d’Internet, a également concerné à développer des compétences pour planifier et déployer les réseaux d’IPv6, partager des études de cas et bonnes pratiques sur le déploiement, allouer les adresses IPv6 et gérer des zones.

« Ces ateliers ont permis à plusieurs cadres congolais de se perfectionner dans ces domaines de compétences », s’est réjoui Yves Castanou, dont l’institution, membre de l’Afrinic, a fortement aidé l’organisation de la conférence dans la ville océane.

Formés, l’armature des gestionnaires d’Internet et experts congolais devront vite concilier cette expertise au service du développent de l’environnement Internet du Congo. L’Arpce, a dit Yves Castanou, devra vite soutenir l’ensemble des structures locales à s’impliquer dans la mise en œuvre des projets techniques. Il s’agit principalement de la mise en place des CERT par domaine de compétence et celle des LIR pour l’attribution des adresses IP publiques, le renforcement de la sécurité des systèmes d’information, la mise en place de lignes directrices pour le passage à l’IPv4 vers l’IPv6 et la gestion commune des ressources Internet.

Afrinic 23 requinque l’écosystème numérique national

A l’ouverture de la conférence, le ministre des Postes et Télécommunications a fait l’éloge du secteur boosté par une utilisation grandissante de l’Internet et des services grâce à la politique mis en place depuis 2005, à l’issue du sommet de la société de l’information tenu à Tunis. 7,11 % de personnes utilisent Internet au Congo contre un taux de pénétration du mobile estimé à 108,15%. La pénétration du taux d’internet avoisine les  9%. Des chiffres en augmentation qui justifient, selon Hellot Matson Mampouya, la pertinence de la conférence de l’Afrinic à améliorer les procédures et à prendre de l’avance sur les services dont les utilisateurs auront besoins demain.

La conférence de l’Afrinic est un pas de plus dans la structuration du secteur de  l’Internet au  Congo, perceptible,  entre autres, à travers la mise en place de l’association congolaise de nommage internet en Coopération (Acnic) qui réunit tous les secteurs pour une gestion consensuelle des ressources internet locales.

L’Acnic dispose d’une plateforme technique qui permet à toute entité de droit Congolais désirant un nom de domaine en « .cg » de s’engager en local.

L’Arpce a également mis en place le Point d’échange Internet CGIX, dans le but d’optimiser le trafic local, d’améliorer la qualité des services internet et développer le services et contenu locaux. La mise en place du CGIX représente une avancée considérable dans le processus qui vise à réduire la fracture numérique au Congo, après que le gouvernement ait doté le pays en infrastructures modernes des télécommunications.

 

Quentin Loubou
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