Leka Francel Moussisse (catégorie mouche 49-52 kg) n’a pas froid aux yeux et son talent insoupçonné lui a valu sa première médaille d’or lors de la finale de boxe en septembre dernier au complexe sportif de Talangai. Une victoire qui lui rend particulièrement fier.
Les Dépêches de Brazzaville : Peut-on avoir vos impressions après cette victoire ?
Leka Francel Moussiesse : Je suis fier et heureux d’avoir, avant tout, pu participer à ces Jeux et heureux d’avoir obtenu la médaille d’or. Je profite aussi de cette occasion pour remercier Mr Georgie de Total E&P Congo, notre sponsor.
L.D.B : Première victoire, première médaille d’or, est-ce le couronnement des moments de travail ou une simple aubaine ?
L.F.M: Evidement que c’est le fruit d’intenses entraînements. Et contrairement à ce que les gens pensent au niveau des Aiglons de Ponton on ne s’entraîne pas seulement quand nous avons des compétitions. C’est clair que les entrainements deviennent plus intenses, et je pense que c’est le même rythme que dans n’importe quel club de boxe du monde. Il n’y a pas de recette miracle sinon le travail. Et donc cette médaille nous la méritons.
L.D.B : Et que représente cette médaille pour vous ?
L.F.M : Cette victoire est aussi celle de mon club, de ma famille et notamment celle de ma mère qui m’a soutenu et cru en moi. Je suis heureux et anxieux en même temps, car je sais aussi que je n’ai plus droit à l’erreur mais que je dois aller de l’avant.
L.D.B : Votre parcours ?
L.F.M : Déjà à l’âge de 7 ans, je m’intéressais à la boxe et je peux vous dire que mes parents et surtout mon père m’ont longtemps dissuadé d’en pratiquer. Il me répétait sans cesse que ce n’est pas un métier qui me permettrait de subvenir à mes besoins. Mais en 2011, quand j’intègre les rangs du club Uppercut de Mbota à Pointe Noire, mon père s’est bien rendu compte que j’avais choisi mon chemin et qu’il ne pouvait plus m’arrêter, il m’a alors accordé sa bénédiction. Je ne sors pas d’une famille aisée. Dès mon enfance, j’ai dû faire un choix entre les études et ma passion pour la boxe. Je savais bien que c’était une idée folle, quand en classe de cinquième je quitte l’école, et décide de suivre une formation professionnelle en mécanique. Un choix qui me permet aujourd’hui de vivre pleinement ma passion, car je ne suis pas à la charge de quelqu’un. Ce que je demande à mes jeunes frères c’est de suivre leurs études en même temps que l’on pratique sa passion. La formation est aussi importante.