Il y a dix ans, l’artiste malien décédait à l’âge de 67 ans des suites d’un cancer. Musicien multi-instrumentiste et autodidacte doté d'une impressionnante culture musicale, Ali Farka Touré continue d’inspirer de nombreux artistes africains
Lundi dernier, Bamako, la capitale malienne, a rendu un vibrant hommage à la mémoire d’Ali Farka Touré à travers l’inauguration d'une Place Ali Farka Touré en présence d'autorités et de proches de ce musicien malien légendaire. S’en est suivie, la pose de la première pierre d'une rue pavée à son nom, également à Lafiabougou, où il a vécu.
La journée s’est achevée avec le vernissage d'une exposition au Musée national du Mali, où des photos donnent à voir une triple facette de lui: le musicien, le cultivateur et le maire de Niafunké, ville du nord du Mali où il avait une ferme et où il a été inhumé.
Parmi les présents à la cérémonie symbolique organisée dans le quartier de Lafiabougou (ouest), figuraient un de ses fils, également musicien, Vieux Farka Touré, une de ses veuves, la Néerlandaise Henriëtte Kuypers-Touré, son ami et producteur Nick Gold, patron de la maison de disques britannique World Circuit, ainsi que de représentants du ministère malien de la Culture.
« Ali n'est pas mort, il continue d'inspirer de nombreux musiciens talentueux », a déclaré à l'AFP Mme Kuypers-Touré venue à Bamako pour l'hommage avec une de leurs trois filles. « Il y a une nouvelle génération d'artistes qui ont leur propre style, mais ils ont tous écouté Ali Farka Touré », a-t-elle ajouté.
Il « avait un jeu spécial, que j'adopte moi-même. Je continue à oeuvrer dans tout ce qu'il a fait, à pousser la musique là où il voulait l'emmener », a de son côté dit Vieux Farka Touré.
Pour Nick Gold, Ali Farka était quelqu'un de « tout à fait unique », qui a « modernisé la musique » sans l'avoir étudié au préalable. « Il est parti de la musique traditionnelle et a trouvé le moyen de (la) communiquer à ceux qui sont en dehors de sa tradition », a-t-il salué.