À base de plastic de récupération et grâce à des imprimantes en 3D, de jeunes ingénieurs veulent faire beaucoup avec peu.
Sous l’encadrement de leurs professeurs et le soutien de leurs parents, les élèves de de l’institut jésuite Massimiliano Massimo de Rome se sont lancés sur un projet fou : fournir dans un temps très bref des prothèses orthopédiques à deux hôpitaux d’Ouganda et de République démocratique du Congo. Mais, bien plus, les quinze étudiants veulent fournir d’ici fin avril le système complet de fabrication des prothèses à l’hôpital Lacor de Gulu (Ouganda) et au Centre Caritas de Kenge, en RD Congo.
Leur projet baptisé Crow4Africa veut contribuer à l’indépendance des centres de santé pour les fournitures de certains produits nécessaires. Ainsi, ils ont mis au point un programme d’ordinateur qui, grâce à des imprimantes 3D, réalise ces prothèses. Mais le matériau de base reste le plastic ordinaire de récupération : bouteilles, bouchon et toutes autres choses difficilement biodégradables et qui posent des problèmes environnementaux aux abords de la plupart des villes africaines.
Une campagne est désormais lancée auprès de donateurs pour trouver les 22.900 euros qui serviront à l’acquisition de l’ensemble des équipements de fabrication. Ceux-ci consistent en une tritureuse de plastic, un appareil de fusion et de moulage, des ordinateurs, des imprimantes, de l’outillage et des pièces de rechanges ainsi que les manuels pour l’emploi et la production du tout.
Les jeunes étudiants ont calculé le gain en temps d’un tel système complet, et surtout l’amoindrissement des coûts des prothèses : de 300 dollars américains (parfois 3000) actuellement à 10 dollars à peine. Donc à la portée de beaucoup de familles. Les centres ainsi équipés ne seront plus astreints aux longues attentes pour se fournir en prothèses ou en pièces de rechange ; tout sera fait sur place, avec un matériau qui n’est pas des plus rares aujourd’hui en Afrique.
La campagne de récolte de fonds, la Crowdfunding, est présente sur Internet, consultable par tous. Elle donne les modalités de versement des dons sur une plateforme informatique appelée Eppela et durera jusqu’au 12 avril. Quelque 69 parents d’élèves se tiennent au côté de leurs enfants ; ils font passer le bouche à oreille pour le succès de l’opération.