Près de quinze ans après son premier album solo, Les Tentations, et cinq ans après Évolution, Passi revient avec Ère Afrique, un opus tourné vers l’Afrique
Un seul coup d’œil à la jaquette suffit à comprendre qu’Ère Afrique, le cinquième album solo de Passi, n’est pas un album de rap comme les autres : de la couleur, des paysages, et Passi tourné vers son continent…
Dès la première piste de l’opus sur laquelle il célèbre la nouveauté, aidé de son acolyte de toujours Jacky Brown des Neg’ Marrons et de l’artiste congolais qui monte, Lapiosh, le message est clair : Passi veut nous faire danser. Et pour cela il nous fait voyager. Entre Caraïbe et Afrique, sur des airs de zouk avec la chanteuse haïtienne Milca, du Cuba de Roldan du groupe Orishas à la Côte d’Ivoire du talentueux Meiway, en passant par le Nigeria, la Tunisie et l’Afrique du Sud. Arrivé au Congo, c’est avec le prince de la rumba congolaise, Fally Ipupa, avec qui il collabore pour la première fois, qu’on le retrouve sur Full Option, et son groupe Bisso Na Bisso reformé sur Ça ne te ressemble pas.
Plus qu’un album simplement festif, Ère Afrique est aussi un album conscient, notamment sur Bantu Life, où Passi et le grand saxophoniste Manu Dibango s’interrogent sur l’avenir du continent africain. Et la dignité du peuple dans lequel l’altesse et le Tunisien Lofti Bouchnak abordent le printemps arabe et les révolutions populaires. On notera également une très belle touche spirituelle avec le sublime Il en duo avec la chanteuse RnB sud-africaine Sphum, et une touche humoristique apportée par le délirant Moussier Tombola sur Attachez vos ceintures.
Ère Afrique est globalement une réussite. Un album solo sur lequel Passi a très bien su s’entourer, et dont l’efficacité des collaborations rend chaque morceau unique.