Le Zimbabwe, au bord de la ruine financière, a débloqué en urgence une subvention d'un million de dollars pour faire taire la grogne de son équipe nationale de football sur les conditions de sa préparation à la Coupe d'Afrique des nations (CAN), selon la presse d'État.
Ces derniers jours, les « Guerriers », ainsi que les appellent leurs supporteurs, avaient refusé de s'installer sur un site de leur fédération jugé de « qualité trop médiocre », selon la presse locale. Déjà privé du stade national en raison d'une ardoise de 60 dollars impayée par la même fédération endettée jusqu'au cou, le onze national a finalement pris ses quartiers dans un hôtel d'Harare pour ses derniers entraînements avant de rallier le Gabon, où la CAN débute le 14 janvier. « Le problème a été réglé mercredi », a assuré jeudi à l'AFP le président de la fédération Phillip Chiyangwa.« Je leur ai trouvé de l'argent. Ils ont maintenant plus d'argent à leur disposition que ce qui était prévu », a-t-il ajouté, sans préciser le montant de la subvention.
Selon le quotidien d'État The Herald, le gouvernement a mis 1 million de dollars à la disposition des « Guerriers ». À la suite des critiques de l'équipe nationale, le syndicat des footballeurs est déjà intervenu pour prendre en charge les nuits d'hôtel et l'alimentation des « jaune et vert ». Un opérateur téléphonique a lui aussi mis la main à la poche pour payer le reste de leurs frais jusqu'à leur départ pour le Gabon dimanche. Comme tout le pays, la Fédération zimbabwéenne de football souffre de la sévère crise économique qui affecte le pays.
Au bord de l'asphyxie financière, l'État éprouve les pires difficultés à payer ses fonctionnaires, et la fédération ses cadres et joueurs. À plusieurs reprises, elle a dû compter sur de généreux donateurs pour régler ses factures. L'an dernier, le Zimbabwe a été exclu des qualifications pour la Coupe du monde 2018 pour avoir été incapable d'honorer une dette de 67.000 dollars auprès de son ex-sélectionneur brésilien, Jose Claudinei Georgini. Pour la troisième participation de son histoire à la phase finale de la CAN, le Zimbabwe est confronté au premier tour au Sénégal, à la Tunisie et l'Algérie, dans un groupe B très relevé présenté comme « le groupe de la mort ».