La viande de brousse est sujette à une exploitation anarchique avec la croissance de son marché. Or elle occupe une place de choix dans le quotidien des populations, d’où l’importance de changer de considération quant à la manière d’exploiter cette ressource
Le directeur de cabinet du ministre de l’Économie forestière et du Développement durable, Michel Elenga, l’a souligné lors des travaux de la première session du comité de direction du projet sur la gestion durable du secteur de la faune sauvage et de la viande de brousse en Afrique centrale.
Quelques menaces ont été constatées sur la faune sauvage, telles que : la chasse illimitée ; l’effondrement des systèmes de propriété traditionnelle et les règles locales ; la croissance des marchés de la viande de brousse ; la disponibilité généralisée des armes à feu et des pièges en métal ; la faible gouvernance ; des cadres juridiques insuffisants ; et l’échec des réglementations descendantes et des mises en application des lois.
Le projet devra fournir une assistance permettant de surmonter les barrières au développement et une reproduction des systèmes de gestion participative de la faune sauvage. Sur une durée de 5 ans, son budget est de 12,5 milions de dollars. En attendant la signature des documents de la reconnaissance du projet viande de brousse, le comité de pilotage a examiné les actions entreprises depuis sa création en 2013 et projeté les perspectives. Le projet est exécuté dans quatre pays de l’Afrique centrale : Gabon, Centrafrique, République démocratique du Congo et Congo.
Ainsi, au cours de sa première année, le projet a été lancé dans quatre villages pilotes. Les communautés locales ont bénéficié du renforcement des capacités à l’occasion du diagnostic communautaire dans chaque village. Un espace pour le dialogue et la concertation a été créé pour permettre aux différents acteurs d’échanger leurs points de vue sur la gestion durable des ressources fauniques et sur l’organisation de la filière viande de brousse.
Ainsi l’objectif du projet se résume en deux axes ; la conservation et le développement. Au niveau du premier axe, il s’agit de démontrer que la gestion participative de la faune sauvage peut être une stratégie viable pour conserver la fonction, l’intégrité et la biodiversité de l’écosystème forestier. Au niveau du second axe, il est question de renforcer et d’augmenter la viabilité des moyens d’existence des communautés locales. « Ce projet arrive à point nommé et va contribuer à l’application des dispositions prises par la législation nationale », a déclaré Michel Elenga.
Pour rappel : le Congo s’est résolument engagé dans le processus de l’économie verte pour un développement durable réel, basé sur une utilisation rationnelle des ressources biologiques dont la faune sauvage. Le Congo s’est doté depuis novembre 2008, d’une nouvelle loi sur la faune et les aires protégées.
En définitive, le projet viande de brousse est cofinancé par : l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ; le centre de Coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) ; le Centre international de recherche sur les forêts (CIFOR) ; l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Fonds pour l’environnement mondial dont la subvention est de 4,2 millions de dollars. Sachant que la contribution de la FAO est de 2 millions de dollars, soit 25% du cofinancement total.