On l’aura compris. L’administration congolaise en général et financière en particulier traverse une période de tension que l’on ne peut minimiser tant elle saute aux yeux. En l’espace de quelques mois, plus encore ces dernières semaines, de tous les grands corps de ce mastodonte sont sorties des correspondances distribuées aussitôt sur la place publique par le biais des réseaux sociaux.
L’économie et les finances, le budget et le portefeuille public, tout naturellement les impôts, les douanes et le trésor public ont montré que couve une crise de cadrage qui ne dit pas son nom. Les lettres ventilées dans le courant de l’année dernière, et au tout début de 2025, sont parties variablement de la Primature, des ministères dont les attributs sont dénommés plus haut ainsi que des instances sous-tutelle.
Entre injonctions, contre-injonctions et répliques, le besoin de prise en main devient indispensable. Que des circulaires, notes de service et autres mises au point inondent la Cité est certainement la preuve du service que l’écrit rend à toute administration qui se respecte. Mais que ces échanges s’affichent comme si œuvrant pour l’intérêt général les services publics et ceux qui les animent étaient incapables de préserver la confidentialité de certaines de leurs délibérations laisse les observateurs dubitatifs.
Gageons que l’accalmie observée en fin de semaine dernière, quand des explications étayées ont été livrées aux parlementaires et aux médias par des voix autorisées, à savoir que le Compte unique du trésor (CUT), objet de la controverse, prendra son envol à petits pas mais sans plus aucune remise en cause, apportera du sens à cet engagement. Car dans l’application des réformes édictées par le gouvernement pour mieux gérer les recettes de l’Etat, le plus important est de savoir si les mécanismes de contrôle ne sont pas délibérément submergés par de savants subterfuges qui au final en débrident l’efficacité.