Le laboratoire pharmaceutique italien Sigma-Tau a présenté l'Eurartesim, son nouveau traitement contre le paludisme, au cours d'une conférence de presse avecFrançois Bricaire, chef de service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière
Fruit d'une collaboration entre le laboratoire pharmaceutique italien Sigma-Tau et une fondation issue d'un partenariat public-privé à but non lucratif basée à Genève, le Medicines for Malaria Venture (MMV), le nouveau médicament, sera disponible au Congo-Brazzaville à prix coûtant dès les prochains jours. La fondation MMV a pour objectif de découvrir, développer et faciliter l'accès à de nouveaux médicaments antipaludiques efficaces et abordables.
Le médicament est une association à base de dérivés d'Artémisine qui sont reconnus par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme les plus efficaces contre la forme la plus dangereuse de parasite causant le paludisme, le Plasmodium falciparum. Les études cliniques ont montré un taux de guérison élevé ainsi qu'une réduction du nombre de nouvelles infections, phénomène fréquent dans les pays fortement endémiques.
Transmis par les piqûres de moustiques infectés, le paludisme est causé par des parasites du genre plasmodium. Selon l'OMS, environ la moitié de la population mondiale, souvent située dans les pays les plus pauvres, est exposée au risque de paludisme. Avec une estimation de 200 millions de cas et 700 000 décès dus à cette maladie en 2010, dont 90%dans la région africaine de l'OMS, on peut parler de véritable pandémie. Les victimes sont majoritairement des enfants de moins de cinq ans. Le paludisme a également des répercussions au niveau social et économique puisqu'il est démontré que dans les lieux avec une forte prévalence de la maladie, cette affection peut causer une perte de croissance économique annuelle supérieure à 1%.
Malgré ces chiffres alarmants, l'optimisme serait plutôt de mise, car selon l'OMS, depuis l'année 2000, les taux de mortalité par paludisme en région africaine ont chuté de 33%, etde 25% au niveau mondial.
Concernant la France, le professeur Bricaire a fait observer qu'alors que le paludisme décroît en zone d'endémie, il y a eu en 2010, une augmentation inattendue du nombre de cas d'importation, dont les premières victimes sont les sujets d'origine africaine, du fait notamment de l'absence de prise de traitement préventif.