La crise qui frappe le football congolais depuis des mois continue de laisser des traces. La disqualification des Diables rouges A’ de la phase finale du Championnat d’Afrique des nations (Chan), alors qu’ils avaient arraché leur ticket, révèle au grand jour les dysfonctionnements administratifs à la Fédération congolaise de football qui sont susceptibles de nuire gravement à la crédibilité du pays sur tout le continent.
Le dossier de la double confrontation contre la Guinée Equatoriale étant loin d’être clos, l’épée de Damoclès était toujours suspendue sur la tête de l’équipe nationale même après le tirage au sort effectué le 15 janvier. L’interprétation du règlement a donné raison aux réserves formulées par les Equato-guinéens quant à la participation d’un joueur congolais jugé « inéligible ». Résultat : le Congo perd les deux matches par forfait pour avoir enfreint le règlement du Chan et l’article 150 du Code disciplinaire de la CAF.
Cette décision dont il faudra faire appel résonne cependant comme un électrochoc emportant avec lui tous les efforts déployés par les joueurs pour se mesurer vaillamment au Sénégal, au Nigéria et au Soudan. C’est un coup dur pour la sélection nationale A’ qui avait réussi à écarter de son vocabulaire le mot « échec » pendant les quatre dernières phases éliminatoires. Le football congolais n’est visiblement pas sur de bons rails. Faire appel de la lourde décision est une bonne chose mais encore faut-il présenter à la CAF des arguments convaincants pour espérer emporter la partie.
Cet épisode est devenu une cause nationale mais l’on ne peut prétendre gagner une bataille d’une telle envergure en refusant de parler le même langage. C’est l’une des raisons pour lesquelles la CAF n’a pas pris en compte la défense congolaise. Elle ne s’est pas laissée convaincre par le plaidoyer d’une « Commission ad hoc » dont elle ne reconnait toujours pas la légitimité. L’heure est venue pour les gestionnaires du football national de mettre leurs égos de côté et replacer l’intérêt des athlètes au centre du jeu.