Message d’espoir ou simple commémoration sans lendemain ? Question évidente quand on sait qu’à l’instar d’autres villes du Congo, Brazzaville ne parvient toujours pas à résorber ses problèmes de salubrité tandis que les multiples initiatives publiques et privées lancées par le passé se sont toutes conclues sur une note négative.
Plusieurs semaines après la résiliation du contrat liant l’Etat congolais à la société Averda chargée du ramassage des ordures ménagères dans la capitale à la suite de Pro-Brazza, des pancartes déployées le long de grandes avenues signalent la reprise des opérations d’assainissement. Vêtus de leurs uniformes, des employés s’activent à déboucher les caniveaux à un rythme si soutenu que l’on se prend à rêver d’une relance définitive des bennes à ordures.
Contrairement aux deux expériences rappelées plus haut, cette fois les mairies d’arrondissement semblent avoir été responsabilisées pour conduire ces opérations. Même si une communication officielle sur la question n’a pas suivi, des sources informées font état du déblocage de budgets spéciaux alloués à ces entités pour qu’elles reprennent du service. La crise financière éclatée en 2014 a tant obéré les ressources publiques que les administrations décentralisées en ont appris à leurs dépens.
Le frémissement en cours est salutaire mais n’élude pas l’essentiel des interrogations des Brazzavillois : les mairies sont-elles sollicitées pour un court moment en attendant l’attribution du marché à un nouvel opérateur où prennent-elles en main de façon pérenne l’assainissement de la capitale ? Cette question vaut pour Pointe-Noire, la capitale économique, mais aussi pour toutes les villes du Congo. Il suffit en effet de jeter un œil sur les tas d’immondices retirées des conduites d’eau à Brazzaville pour réaliser qu’il s’agit là d’une grande question de santé publique.