Ils profitent à plein du système ces derniers temps, en particulier du marché prospère de la vente du carburant. Alors que depuis plusieurs semaines, à Brazzaville, les stations-service sont asséchées et les longues files de véhicules en détresse se multiplient, les spéculateurs font preuve de beaucoup d’imagination.
Positionnés aux abords des rues, jeunes femmes et jeunes hommes – on les appelle communément des Kadhafi- vous hèlent, le pouce en mouvement, pour dire qu'ils détiennent le précieux liquide. Evidemment qu'ils ont de quoi vous aider à remplir votre réservoir.
De 775 FCFA, son prix à la pompe, le litre de super grimpe à plus de 1000 francs, pour le plus grand bonheur des trafiquants. Dans le besoin bien souvent l'automobiliste pressé tient peu compte de la qualité du produit servi, quitte à en subir les conséquences.
Avec tous les périls inhérents au principe de la contrebande, il n'échappe à personne que l'essence, matière hautement inflammable, doit être conservé dans des conditions de sécurité optimales. Et il serait illusoire de croire que les revendeurs occasionnels fassent de ce préalable leur préoccupation. Autrement dit, ils courent et font courir à leur voisinage des risques qu'ils ne pourront assumer en cas d’incident grave.
Quant à savoir comment ces « Kadhafi » s’arrangent à trouver du carburant dès lors que les circuits officiels subissent des pénuries, les regards se tournent incontestablement vers ces mêmes canaux. L'occasion faisant le larron mais aussi les victimes si on peut dire. Et c'est cela le marché de la contrebande : irrégulier, impitoyable, surtout quand des complicités de jure ou de fait sont légion.